Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 25

Марсель Аллен

— Vous êtes le plus fort, Fantômas ? C’est à savoir !…

Fantômas lui coupa la parole :

— C’est indiscutable, répondit-il d’un ton narquois. Et en voici la preuve : au moindre de vos mouvements, Fandor, je rouvre cette porte, je me précipite auprès de votre mère et je la tue en lui disant la vérité… Est-ce cela que vous voulez ?

Fandor frémit, mais dut se taire.

Il voyait toujours la main du bandit crispée sur le bouton de la porte ; il se rendait compte que Fantômas, en effet, avait tout le loisir de rentrer dans la pièce sans qu’il pût l’en empêcher.

Fantômas poursuivit :

— Je suis le plus fort, Fandor, puisque je suis resté près de cette porte et que je puis rentrer dans cette chambre. Je vais donc vous poser mes conditions et vous les accepterez.

Fantômas fit une pause, puis il continua :

— J’entends sortir d’ici et disparaître sans m’exposer à vos coups de feu. Fandor, voici ce que j’exige : vous allez monter au premier étage de cette maison, vous allez entrer dans la pièce qui est au bout du couloir et dont la porte grince. Quand j’entendrai le grincement de cette porte, je m’enfuirai. Vous serez libre alors de me poursuivre. Mais, jusqu’à ce moment, je resterai là où je suis, c’est-à-dire à deux pas de votre mère et prêt à me venger si bon me semble !

Fandor, alors, grinça des dents. Une rage folle l’envahissait en écoutant Fantômas.

Ah ! certes, le Maître de l’effroi était bien toujours le génial criminel, le tortionnaire qui ne reculait devant rien, qui inventait toujours une douleur nouvelle…

Fandor comprenait fort bien le plan de Fantômas. Le bandit voulait profiter du voisinage où il était de la vieille M me Rambert pour dicter ses conditions au journaliste.

En lui ordonnant de monter au premier étage, d’entrer dans la chambre dont la porte grinçait, Fantômas, naturellement, ne visait qu’à une chose : l’éloigner. Il aurait de la sorte quelque avance, et pourrait profiter pour s’enfuir, pour tenter de disparaître, pour disparaître certainement même, car il était avant tout l’insaisissable, celui que l’on n’arrête pas !

Fandor, en quittant le bandit, crut un instant qu’il ne serait pas maître de ses sentiments, qu’il ne triompherait pas de sa colère. Ses mains eurent un tremblement. Il se précipita comme un fou, comme un furieux sur Fantômas, mais l’imperceptible mouvement que fit le bandit, s’avançant un peu vers la chambre de sa mère, l’immobilisa encore.

— Allons ! jugea Fandor, je suis le plus faible… Il a raison, il faut céder, c’est mon devoir, mon devoir de fils.

Et, lentement, Jérôme Fandor baissa la tête.

— Soit, disait-il simplement, j’accepte vos conditions. Nous recommencerons la lutte dans quelques instants.

— Entendu ! fit Fantômas en ricanant.

Jérôme Fandor alors se recula, marchant en arrière, car il ne voulait point perdre de vue Fantômas qui était fort bien capable de prendre son revolver et de tirer sur lui. Il s’approcha du petit escalier conduisant au premier étage de la maison. Lentement, il en gravit les degrés ; il atteignit le palier, il longea le couloir, il entra dans la chambre…