Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 27

Марсель Аллен

Jérôme Fandor, tout en courant, réfléchit à l’extraordinaire conduite du misérable.

— Que veut-il donc ? se demanda-t-il.

Et il imagina brusquement que Fantômas n’osait peut-être pas se lancer sur la grand-route, songeant qu’il serait alors trop facile à Jérôme Fandor de le prendre pour cible et de l’abattre d’une balle de son browning.

Or, comme Jérôme Fandor, un instant, redoublait d’efforts pour atteindre le meurtrier dont il venait d’apercevoir, au tournant d’un massif, la silhouette, le jeune homme roula brusquement sur le sol. Pour rompre la poursuite, pour gagner quelque temps, Fantômas avait brusquement tendu, au travers de l’allée, un mince fil de fer arraché à la bordure d’une pelouse.

Jérôme Fandor n’avait pas vu l’obstacle, il tomba, jurant !…

Hélas ! quand il se releva, il était trop tard pour agir. En quelques secondes, évidemment, Fantômas avait trouvé moyen de disparaître réellement. L’Insaisissable avait-il découvert une cachette ? L’Insaisissable avait-il pris la fuite tout bonnement ? Jérôme Fandor ne pouvait pas le savoir. Il ne le voyait plus, en tout cas. Il ne l’entendait plus, il n’avait aucune idée de ce qu’il avait pu devenir.

Alors, la rage au cœur, baissant la tête et dévorant les sanglots qui l’étouffaient, Jérôme Fandor se résigna :

— Trop tard ! pensait-il. Fantômas vient d’échapper, je ne puis plus espérer le rejoindre.

Jérôme Fandor, abandonnant toutes poursuites, qui désormais ne pouvaient plus guère avoir de résultats, se dirigea vers la maison d’habitation, pensant rejoindre sa mère, et frémissant encore en se demandant quelles seraient les explications qu’il pourrait lui donner de la disparition de son père.

Or, comme le jeune homme, à pas lents, se rapprochait de la maison, il s’arrêta brusquement, stupéfié, prêtant l’oreille.

Que se passait-il donc encore ?

Jérôme Fandor venait de remarquer qu’il entendait depuis quelques instants un bruit extraordinaire, comme un véritable ronflement, un ronflement formidable, qui semblait s’accompagner de crépitements, d’effondrements aussi.

— Bon Dieu, qu’y a-t-il donc ? se demanda-t-il.

Il soufflait encore ; pourtant, il reprit sa course, un pressentiment le tenait haletant en effet.

Et Jérôme Fandor, quelques instants plus tard, devait concevoir une nouvelle horreur.

Qu’était devenu Fantômas ? Qu’avait-il fait ? Ah ! désormais, le journaliste ne le savait que trop ! Fantômas avait dû se précipiter en toute hâte dans la direction de la maison. Le crime qu’il avait commis alors, il avait dû le préméditer depuis longtemps, il avait dû même le préparer.

Jérôme Fandor, au tournant d’une allée, aperçut soudain la maisonnette où sa mère dormait, qui flambait.

Une fumée noire, âcre, la fumée que produit le pétrole en brûlant, se dégageait de l’incendie. Par moments, on ne voyait qu’elle, en d’autres, des flammes immenses s’élevaient vers le ciel bleu, comme de terribles langues de feu qui claquaient au vent.

— Ma mère !… ma mère ! hurla Fandor…

Et le journaliste fonça vers le brasier.