Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 26

Марсель Аллен

Or, au moment où Jérôme Fandor entendait le grincement de la porte qu’il ouvrait, il percevait aussi un bruit de pas précipités.

Fantômas fuyait, Fantômas disparaissait, Fantômas échappait…

Jérôme Fandor, pris d’un vertige, bondit vers l’escalier.

Il pensait donner la chasse au bandit, il voulait, maintenant qu’il n’avait plus à craindre que sa mère ne fût mêlée au drame qui allait se passer, en terminer enfin avec le terrible monstre.

— Lui ou moi !… pensait-il.

Et des visions rouges passaient dans ses yeux…

Jérôme Fandor, cependant, qui, en deux bonds, avait atteint l’escalier, s’arrêta net et rebroussa chemin.

— Je deviens fou !…

Il avait entendu tout simplement le bruit d’une clé tournant dans une serrure. Pour gagner du temps, pour retarder la poursuite de Jérôme Fandor, Fantômas avait évidemment fermé la porte d’entrée de la maison. Il faudrait donc au jeune homme, s’il tentait de sortir par là, perdre quelques instants, dilapider quelques minutes pour enfoncer cette porte… Et les minutes étaient précieuses, les secondes avaient leur valeur…

Jérôme Fandor rebroussa chemin, suivit à nouveau le corridor. Il traversa la chambre dans laquelle il avait pénétré ; d’un geste, il ouvrit la fenêtre.

Jérôme Fandor était toujours le gymnaste entraîné ne redoutant aucune acrobatie. Le jeune homme n’hésitait donc pas un instant.

Sauter d’un premier étage, c’était pour lui moins qu’un jeu, à peine une plaisanterie. Il s’élança dans le vide. D’un bond, il franchit un énorme massif de fleurs, puis, retrouvant son équilibre, il se prit à courir vers le bout du jardin.

Jérôme Fandor, à ce moment, était envahi d’un grand espoir.

Il n’avait guère perdu de temps. En sautant par la fenêtre, il avait en quelque sorte déjoué la ruse de Fantômas, qui l’avait forcé à monter au premier étage de la maison. Le bandit n’était pas loin, Jérôme Fandor aperçut sa silhouette au détour d’une allée. Fantômas fuyait, il escaladait évidemment la clôture du jardinet, il allait gagner la route, il trouverait moyen de disparaître.

Mais Fandor, attaché à sa poursuite, ne désespérait pas de le rejoindre.

Et la course s’engageait, une course effrénée, une course qui devait peut-être s’achever par la mort, la mort d’un de ces deux hommes, le poursuivant ou le poursuivi.

À deux reprises, tout d’abord, Jérôme Fandor put apercevoir Fantômas et pensa tirer sur lui.

Mais, au moment où il serrait la crosse de son revolver, une pensée rapide le forçait encore à demeurer calme. Ce coup de revolver, sa mère l’entendrait ; ce coup de revolver terrifierait assurément la vieille femme. Non, non, il ne fallait pas lui donner l’éveil, il ne fallait pas qu’elle pût soupçonner le drame, dont les péripéties se déroulaient si près d’elle !

Que faisait cependant Fantômas ?

Pourquoi n’avait-il pas quitté le jardin ?

Il semblait en effet que le bandit, au lieu de sauter la clôture, tournait sur lui-même, faisait de brusques crochets, cherchant à faire perdre sa piste.