Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 229

Марсель Аллен

— Ceci, fit Juve, c’est encore mon secret ! Permettez-moi de ne point le dévoiler, vous le découvrirez vous-même… J’aime mieux cela. Mais à mon tour de vous poser une question. C’est bien ce soir, n’est-il pas vrai, monsieur Havard, que vous allez recevoir la visite de ce détective privé, M. Mix, dont la vive intelligence vous a séduit et dont les déclarations vous ont permis d’arrêter avant-hier ce malheureux Léon Drapier ?

— Léon Drapier, s’écriait le chef de la Sûreté, est un misérable qui nous a donné du fil à retordre, mais dont nous aurons raison quoiqu’il se renferme, depuis qu’il est bouclé, dans un mutisme absolu !

— Pardon ! fit Juve, là n’est pas la question ! Est-ce bien ce soir que doit venir ce Mix ?

— Vous le savez, Juve, fit M. Havard, je l’attends à huit heures, c’est-à-dire dans dix minutes.

— Bien, fit le policier, maintenant, monsieur Havard, permettez-moi de dégrader votre appartement !

— Ah çà, s’écria le chef de la Sûreté, qu’est-ce qui vous prend ?

Juve venait de sortir de sa poche une sorte de petit poinçon qu’il enfonçait dans la cloison séparant le cabinet de travail du petit cabinet noir qu’il était allé explorer. En l’espace de quelques instants, il avait fait un trou dans le mur, il souffla précautionneusement autour de l’orifice pour en faire disparaître les quelques brindilles de papier, de plâtre et de bois qui l’entouraient.

Puis, s’étant reculé pour juger de l’effet, il articula d’une voix joyeuse :

— Voilà du beau travail ! On n’y voit rien !

M. Havard était accoutumé aux excentricités du policier. Il grogna cependant, pour le principe :

— Vraiment, Juve, fit-il, vous allez m’attirer des histoires avec mon propriétaire, j’avais là un panneau de mur à peu près convenable et vous le détériorez !

Juve comprenait que le chef plaisantait et il rétorqua sur le même ton :

— Je paierai les dégâts, vous m’enverrez la facture !

Toutefois, redevenant sérieux, il articula :

— Dans cinq minutes, M. Mix va être ici. Faites-moi un plaisir, M. Havard, passez dans ce cabinet noir et demeurez-y jusqu’à ce que vous jugiez utile d’apparaître ! En collant votre oreille au mur vous entendrez ce qui se dira dans votre cabinet, en mettant l’œil au trou que je viens de faire dans la cloison vous verrez ce qui se passera dans cette pièce !

— Qu’entendrai-je donc et que se passera-t-il ? demandait alors M. Havard, de plus en plus intrigué.

— Voici, fit Juve. Je recevrai M. Mix à votre place. Nous causerons tous les deux, vous me verrez faire certaines choses qui vous étonneront d’abord et qui vous rassureront ensuite !

— Ma foi ! je ne vous comprends pas du tout ! fit Havard.

Mais Juve insistait d’un ton persuasif :

— Vous allez comprendre ! commença-t-il, lorsqu’il s’arrêta net.

Un coup de sonnette venait de retentir à la porte d’entrée ; les deux hommes se regardèrent.

— Eh bien ! fit Juve.

— Eh bien, articula Havard, c’est lui, mais qui donc ira ouvrir, si je dois me dissimuler ?