Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 231

Марсель Аллен

En même temps que Juve, aimablement, posait le pardessus de M. Mix, il le dépouillait du portefeuille que celui-ci avait dans la poche intérieure de son veston !

Et cela était fait, d’ailleurs, avec une rapidité telle, une habileté si grande, qu’il était à peu près impossible de s’en apercevoir !

M. Mix n’avait rien remarqué, il s’asseyait dans un fauteuil ; Juve se mettait en face de lui.

Il y eut un léger silence, après quoi le célèbre inspecteur, considérant son interlocuteur, se mit à bavarder.

— Quelle étrange affaire, n’est-ce pas, monsieur Mix, que celle du directeur de la Monnaie qui vient de s’achever par l’arrestation de M. Léon Drapier ?

— En effet ! déclara Mix.

Juve poursuivit :

— Ce qui me paraît fort original dans cette aventure, c’est que ce soit un homme qui, comme vous, monsieur Mix, était tout d’abord préoccupé de prouver l’innocence de Léon Drapier, qui soit la cause, en somme, en définitive, de l’arrestation de ce dernier !

— Évidemment ! reconnut Mix d’un air évasif. J’avais cru à son innocence, mais M. le chef de la Sûreté m’a démontré sa culpabilité et, comme je suis un honnête homme, que je cherche surtout le châtiment des coupables, je n’ai pas cru devoir m’opposer à l’arrestation de M. Léon Drapier, bien au contraire !

Juve fixait dans les yeux M. Mix.

— Croyez-vous cependant que Léon Drapier soit réellement un voleur ? réellement un assassin ?

— Je le crois ! naturellement ! fit Mix interloqué.

— Eh bien, dit Juve en se levant, moi je ne partage pas votre opinion !

— Vraiment ! dit-il ; expliquez-vous…

— C’est ce que je vais faire ! poursuivit Juve, mais auparavant, monsieur Mix, acceptez une cigarette ; M. Havard, qui est fumeur, ne verra aucun inconvénient à ce que nous remplissions son cabinet de fumée en l’attendant !

Juve venait d’ouvrir son étui à cigarettes, il le présentait à son interlocuteur ; mais, au moment où celui-ci, de sa main droite, puisait dans l’étui, Juve, qui le présentait à plat sous le visage de Mix, comme pour masquer ses propres mains à lui, effleurait la poche de Mix et en extrayait un browning qu’il mettait dans la sienne !

Décidément Juve était passé maître en l’art du vol à la tire, car Mix, détective privé, policier de métier, du moins il le disait, ne s’apercevait absolument de rien.

Les cigarettes ayant été allumées, Juve reprit :

— Je commence par vous dire, monsieur Mix, que je ne crois pas à la culpabilité de Léon Drapier, pour cette bonne raison que cet homme riche et tranquille n’avait aucun motif pour commettre un assassinat et voler, ensuite, l’établissement dont il était le directeur !

— Pardon, fit Mix, peut-être était-il jaloux de ce Firmain qu’il croyait être l’amant de sa maîtresse ?

— Non ! fit Juve, il ne le connaissait pas et il ignorait, au moment du crime, que Firmain connût Paulette de Valmondois !

Mix insistait :

— M. Léon Drapier, cependant, était chez lui à l’heure du crime, et il a déclaré n’avoir rien entendu de ce qui s’est passé ! Ce qui paraît bien étrange.