Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 228

Марсель Аллен

À un moment donné, s’étant arrêté devant un mur, auquel pendaient quelques tableaux, il heurta ce mur du doigt. Le mur rendit un son creux.

Juve se tourna vers M. Havard.

— Qu’y a-t-il de l’autre côté ?

— Un petit cabinet où je range de vieux vêtements.

Juve interrogeait toujours.

— Quel est le moyen le plus rapide pour passer de ce petit cabinet dans votre cabinet de travail ?

M. Havard se mit à sourire. Du doigt il montrait à son interlocuteur une petite porte basse dissimulée dans la boiserie et dont les contours épousaient la forme des moulures courant le long du mur.

— Ah parfait ! dit Juve.

Il ajoutait en souriant :

— Ces vieilles maisons comme la vôtre, monsieur le chef de la Sûreté, sont merveilleusement agencées, en vue d’une enquête policière !

« Contrairement à ce qui se passe dans les appartements modernes, il est impossible, lorsqu’on pénètre dans les vieux appartements, de deviner la disposition des pièces !

« C’est ainsi que je suis venu bien souvent chez vous, et que j’ignorais l’existence de ce petit cabinet !

M. Havard se mit à sourire.

— Je ne pouvais pas prévoir, Juve, qu’il aurait tant d’importance à vos yeux et je n’ai jamais songé à vous le faire visiter. Mais si vous m’en parlez aujourd’hui c’est que vous devez avoir à son sujet quelque idée de derrière la tête ?

— Effectivement, d’abord je voudrais m’assurer que quelqu’un caché dans ce cabinet peut, en prêtant l’oreille, entendre une conversation tenue ici.

— C’est facile à savoir, déclara M. Havard, passez dans ce cabinet, Juve, et je m’en vais proférer quelques paroles à haute voix de mon bureau…

Quelques secondes après, Juve sortait du petit local.

— De mieux en mieux ! dit-il.

Cependant, M. Havard considérait le policier d’un air un peu interloqué.

— M’expliquerez-vous maintenant pourquoi ce cabinet vous intéresse, et dans quel but vous faites ces expériences ?

— Je vous dirai cela tout à l’heure ! dit Juve, ce sera ma conclusion. Mais auparavant permettez que je vous fasse connaître le but de ma visite, que je vous explique pourquoi je vous ai demandé ce rendez-vous…

M. Havard interrompait :

— À mon tour, Juve, de vous demander pourquoi, il y a quarante-huit heures, vous m’avez fait retenir une voiture cellulaire en recommandant qu’elle vienne ce soir à neuf heures trente-cinq se ranger devant la porte de ma maison et qu’elle se tienne prête à partir pour la prison de la Santé sitôt qu’un prisonnier y aurait été amené ?

Juve souriait :

— Il me semble que c’est facile à comprendre, monsieur le chef de la Sûreté. J’ai pris mes précautions pour conduire quelqu’un en lieu sûr, j’ai agi avec prudence et perspicacité ! Voyons, je vous le demande, quand vous menez une femme au théâtre, ne vous précautionnez-vous pas d’une voiture de remise à l’avance pour la ramener ?

M. Havard éclatait de rire.

— Vous avez des comparaisons, Juve, vraiment inattendues ! Et peut-on savoir quel est le personnage qui doit jouer le rôle de la jolie femme, étant admis que le fourgon cellulaire représentera la voiture de remise ?