Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 221

Марсель Аллен

Et la scène classique recommença.

— Qui c’est qu’est là ? répondait une voix à l’intérieur. Il n’y a plus une place, c’est complet !

— Complet à l’intérieur, c’est possible, répondit Juve, mais à l’impériale, c’est à volonté !

La porte de l’Enfer tourna, puis se referma sur Juve, qui pénétrait dans le repaire.

Une exclamation stupéfiée l’accueillit :

— Job Askings !… Comment ! c’est toi !

— C’est moi, dit Juve de son ton de voix tranquille. Est-ce que vous ne m’attendiez pas ?

Et, à ce moment, Juve s’applaudissait d’être revenu.

Ayant eu la pensée que Fantômas, qu’il avait rencontré au cours de la nuit de lutte, connaissait les Grouilleurs et peut-être bien leur commandait, Juve en effet n’avait pas été sans inquiétude en décidant de se rendre au bouge.

N’était-il pas à craindre, en effet, que Fantômas eût averti les extraordinaires individus ?

N’était-il pas possible qu’il leur eût confié la vérité, qu’il leur ait dit que Juve avait été parmi eux, qu’il leur ait appris que le personnage de Job Askings était en réalité joué auprès d’eux par le roi des policiers ?

Si Fantômas, par malheur, avait parlé, il était évident que Juve ne serait point sorti vivant de l’Enfer. Ceux-là qui étaient les ennemis de la police, qui avaient délégué cinq des leurs pour aller, sans motif, se battre contre les agents, n’auraient certainement pas fait grâce à Juve !

Mais il était certain aussi que si Fantômas n’avait point parlé, Juve avait peut-être bien des choses intéressantes à apprendre de ces misérables.

C’était sans doute pour cela que Juve s’était rendu chez les Grouilleurs.

— Est-ce que vous ne m’attendiez pas ? demandait-il.

Le vieux chef, qui s’était levé pour avancer à la rencontre du policier, se courba littéralement en deux !

— Si fait, répondait-il d’une voix calme, et sans le moindre étonnement, je t’attendais, moi, Job Askings ! Je n’oubliais pas, en effet, que j’avais un dépôt à te rendre…

À ce moment, Juve tressaillit.

Il avait complètement oublié, en effet, qu’il avait confié aux Grouilleurs une enveloppe bourrée de vieux papiers qui devait soi-disant contenir une liasse de cinquante billets de mille francs.

Juve l’avait oublié, mais les Grouilleurs s’en souvenaient.

Le policier fut fort ému de l’aventure.

— Sapristi, pensa-t-il, très étonné, on se croirait chez les plus honnêtes gens du monde !… D’autant plus qu’à coup sûr ils n’ont pas ouvert l’enveloppe, car, s’ils l’avaient ouverte, ils se seraient aperçus que je me suis moqué d’eux et, certainement, j’aurais à m’en repentir !

Le vieux chef, toutefois, s’était reculé. Il fouillait désormais dans la paillasse, il en tirait une enveloppe qu’il tendait à Juve.

— Voilà ton dépôt, disait-il, je suis heureux de te le remettre intact. Tu peux compter si tu veux…

Mais Juve refusait, et pour cause.

— J’ai confiance en toi, dit-il, les pègres comme nous ne se volent pas…

— Tu l’as dit ! fit le vieillard.

L’Enfer était, ce soir-là, presque solitaire.

Juve, qui continuait à regarder curieusement le repaire, notait qu’il s’y trouvait fort peu de bandits. Les autres étaient sans doute en expédition, Juve interrogea :