Читать «Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la poésie de langue française (билингва ru-fr)» онлайн - страница 80
Константин Бальмонт
Sur la mer-Océane,Sur une île Bouyane,Géante parmi les pierresEst la pierre-Alatyr!Blanche, elle brûle et irradie,Ardente, et qui ne peut froidir.Sa courbe est belle, —Elle bout, cette Pierre-Bouillant!Elle brûle, cette Pierre-miracleMeilleure que l'émeraude.A tous instants vivante est-elle,Cette pierre de soleil!Sous cette pierre se cèleLe rêve inassouvi.Hâte-toi vers elle, hâte-toi,Touche aux mystères des mers!La mer devient large, et large…Sur la pierre-AlatyrEst assise, qui arde dans les rayons,La force de foudre — qui est l'Aurore.Elle est assise, la Donzelle-Belle,Et elle rit impassiblement.Les risettes de la ViergeSont des aubes au-dessus de l'Eau.Mais que l'envie l'en prenne,Le rire sera d'une vie innombrable:Elle se mettra à rire — ainsiQu'un éclair tout à coup s'éploie!Sonore de plus en plus, vient le rire chantant.Les nuages rougissent en incendies.Flammable est la BeautéEt transparent son voile…Sur la mer-Océane,Sur une île-BouyaneJ'aimais là cette Vierge, —J'y étais tel que son hôte.J'étais sur cette Pierre, —Et un charme me donne-t-elle,Elle, dans le feu vivant,Sur la Pierre de Soleil.Oh! le charme est puissantQue me donna la Vierge passionnée!Je vais par Elle tout asservir, —Et, brûle, Feu, plus ardemment!Celui-là qui rongera la Pierre,Lui, de mon charme pourraEteindre les rayons…Brûle, ô Feu, brûle vite!Mais, qui rongera la Pierre?Mais, qui surmontera la flamme?Salut! éclat des Jours,Et brûle, ô Feu, plus ardemment!