Читать «Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la poésie de langue française (билингва ru-fr)» онлайн - страница 69
Константин Бальмонт
Clair et duvetéBlanc cristal de glace.Quelle puretéJointe à quelle audace!Par les tourbillonsIl avance, il erreEn directionDu ciel?… de la terre.Délaissant, léger,L'azur, ce prodige,En lieux étrangersSon vol se dirige.Entre les rayons,Il se glisse, agile…Les fondants flocons,Intact et fragile…Aux sifflets du ventOscille et frissonne,Au balancementDu vent qui ronronne.C'est par intervallesCe bercement douxEt puis la rafaleQui tourne et rend fou.Mais le long cheminS'achève… StellaireCristal, touche enfin,Touche enfin la terre!Le neigeux duvetChercheur de prouesseGît… Quel pur aspectCette blanche espèce!
Traduit par André Piot
Золотая рыбка/Le petit poisson d'or
В замке был веселый бал, Музыканты пели.Ветерок в саду качал Легкие качели.В замке, в сладостном бреду, Пела, пела скрипка.А в саду была в пруду Золотая рыбка.И кружились под Луной, Точно вырезные,Опьяненные Весной, Бабочки ночные.Пруд качал в себе звезду, Гнулись травы гибко.И мелькала там в пруду Золотая рыбка.Хоть не видели ее Музыканты бала,Но от рыбки, от нее, Музыка звучала.Чуть настанет тишина, Золотая рыбкаПромелькнет, и вновь видна Меж гостей улыбка.Снова скрипка зазвучит, Песня раздается.И в сердцах Любовь журчит, И Весна смеется.Взор ко взору шепчет: «Жду!» Так светло и зыбко.Оттого, что там в пруду — Золотая рыбка.Il y avait au château joyeux bal, Des musiques chantaient;Un fêle vent balaçait dans le parc Les frêles balancelles.Parmi le salle en un tendre délire Chantait un violon;Tandis qu'au parc se jouait dans l'étang Un petit poisson d'or.Des papillons voltigeaient sous la lune, Aux ailes ajourées.Ils tournoyaient enivrés de printemps, Les papillons nocturnes.L'étang berçait dans son cœur une étoile. Et, sous les roseaux morts,Il y avait, tout heureux de s'ébattre, Un petit poisson d'or.Et bien qu'il fut invisible du bal, Pour les musiciens,C'était de lui — du petit poisson d'or, Qu'émanait la musique.Car, aussitôt que se fait un silence, Le petit poisson d'orEn frétillant ramène le sourire Aux lèvres des danseurs.Et de nouveau le violon reprend, La chanson retentit;L'amour aux cœurs voluptueux murmure, Et le printemps sourit.Et les regards enfiévrés par l'attente Se font plus lumineuxDe ce qu'est lа, caché parmi l'étang, Un petit poisson d'or.