Читать «Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la poésie de langue française (билингва ru-fr)» онлайн - страница 36

Константин Бальмонт

        Жаркие розы В неподвижной ночи, Это в вас я пою,         Это в вас я есмь я.         На вершине деревьев В вас, о, искры — лучи, Я как вечная есмь,         И я вижу себя.         Море глубокое, Это в тебе Кровь моя — словно зыбь,         Возрожденный поток.         Сила верховная, Солнце, это в тебе Сочеталась душа моя         С Богом своим.

* * */Крылья любви

(Из песен Евы)

Toutes blanches et toutes d'or, Sont les ailes de mes anges;                    Mais l'Amour           A des ailes qui changent. Ses ailes douces sont, tour à tour, Couleur de rose, couleur de pourpre, Couleur de la mer vermeille où s'ouvre           Le baiser du soleil. Les belles ailes de mes anges           Sont toutes lentes,           Et s'ouvrent closes. Mais les ailes agiles de l'Amour                 Sont impatientes, Et comme les cœurs jamais ne reposent. Все белые, и все золотые, Крылья ангелов моих,          Но крылья Любви,                  Они меняются. Ее нежные крылья, по очереди, Цвета розы, пурпурного цвета, Цвета моря в позлащенной алости, Раскрывшегося поцелую солнца. Красивые крылья ангелов моих          Все такие медленные,          Раскрываются закрытые. Но легкие крылья любви          Нетерпеливы, И как сердца, никогда — не успокоятся.

* * */Тень

(Из песен Евы)

Dans son jardin caché de roses et de silence, Lente et close elle avance, Le front las et penché. Si lente elle va qu'il semble qu'elle sommeille; Non, elle veille; même elle voit: Elle regarde, de ses yeux sombres, Les fleurs de soleil où ses pieds blancs, Ici, s'arrêtent au bord d'une ombre. «Qui vient?» dit-elle… Elle songe, elle attend. Mais l'ombre approche lentement. Éteint ses fleurs, éteint ses pieds blancs, Monte, grandit, l'envahit toute. Est-ce déjà le soir? Elle écoute. Non, ce n'est pas le reflet de la nuit. Dans le ciel, pas un glissement d'ailes, Sur terre, pas un bruit. Et pourtant, il semble, une voix appelle… Et des mains s'ouvrent dans l'air qui tremble. Mais doucement elle se dit: «Il est divin, qui vient ainsi Comme le souffle où se cache l'arome, Comme la fleur où se cache le fruit.» Elle sourit, et songe encore: «Comme la douce et profonde nuit…» Une voix appelle, une bouche approche. «Comme l'Amour et le Bonheur.» Sa tête s'incline sous la bouche, Et ses longs cheveux touchent La Terre en fleur.