Читать «Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la poésie de langue française (билингва ru-fr)» онлайн - страница 15

Константин Бальмонт

Sully Prudhomme

Сюлли-Прюдом

Stances et poèmes /Из сборника «Стансы и стихотворения»

Rosées/Роса

Je rêve, et la pâle rosée Dans les plaines perle sans bruit, Sur le duvet des fleurs posée Par la main fraîche de la nuit. D'où viennent ces tremblantes gouttes? Il ne pleut pas, le temps est clair; C'est qu'avant de se former, toutes, Elles étaient déjà dans l'air. D'où viennent mes pleurs? Toute flamme, Ce soir, est douce au fond des cieux; C'est que je les avais dans l'âme Avant de les sentir aux yeux. On a dans l'âme une tendresse Où tremblent toutes les douleurs, Et c'est parfois une caresse Qui trouble, et fait germer les pleurs. Сижу в мечтах и вижу как уныло Блестит роса на зелени лугов: Рука холодной ночи положила Ее на лепестки цветов.    Откуда капли светлые упали? Там — без дождя свершают тучки путь. Ах, прежде чем на лепестках блеснуть, Они уж в воздухе дрожали!    Откуда слезы на моих глазах? На ясном небе нет следа печали. Ах, прежде чем заискриться в очах,    Они уж в сердце накипали! Всегда, в сердечной притаясь тени, Трепещут слезы, дремлют, накипают, И даже счастья радостные дни    Порой блеснуть их заставляют!

Ici-bas/* * *

Ici-bas tous les lilas meurent, Tous les chants des oiseaux sont courts: Je rêve aux étés qui demeurent           Toujours… Ici-bas les lèvres effleurent  Sans rien laisser de leur velours; Je rêve aux baisers qui demeurent           Toujours… Ici-bas tous les hommes pleurent Leurs amitiés ou leurs amours; Je rêve aux couples qui demeurent           Toujours… Здесь, на земле, цветок лишь миг блистает И пенье птиц так умолкает скоро, — В моих мечтах — весна не отцветает      И вечны светлых песен хоры. Здесь, на земле, где все так пусто, тленно, Проходит страсть, сердца на миг волнуя, — В моих мечтах — царит любовь бессменно      И звук отрадный поцелуя. Здесь, на земле, в томительной пустыне, Над дружбой, над любовью плачут страстно, — В моих мечтах — они, как две богини,      Всегда смеются тихо, ясно.

Je ne dois plus/* * *

Je ne dois plus la voir jamais, Mais je vais voir souvent sa mère; C'est ma joie, et c'est la dernière, De respirer où je l'aimais. Je goûte un peu de sa présence Dans l'air que sa voix ébranla; Il me semble que parler là, C'est parler d'elle à qui je pense. Nulle autre chose que ses traits N'y fixait mon regard avide; Mais, depuis que sa chambre est vide, Que de trésors j'y baiserais! Le miroir, le livre, l'aiguille, Et le bénitier près du lit… Un sommeil léger te remplit, Ô chambre de la jeune fille! Quand je regarde bien ces lieux, Nous y sommes encore ensemble; Sa mère parfois lui ressemble À m'arracher des pleurs des yeux. Peut-être la croyez-vous morte? Non. Le jour où j'ai pris son deuil, Je n'ai vu, de loin, ni cercueil Ni drap tendu devant sa porte.