Читать «Французский с Проспером Мериме. Кармен» онлайн - страница 124
Ирина Дегиль
– Ainsi, ma Carmen, lui dis-je (итак, – сказал я ей, – моя Кармен), après un bout de chemin (после какого-то отрезка пути = когда мы проехали немного), tu veux bien me suivre, n’est-ce pas (ты хочешь следовать за мной =
– Je te suis à la mort, oui, mais je ne vivrai plus avec toi (я буду с тобой до смерти, да, но я больше не буду жить с тобой).
Elle se leva, jeta sa sébile, et mit sa mantille sur sa tête comme prête à partir. On m’amena mon cheval, elle monta en croupe et nous nous éloignâmes.
– Ainsi, ma Carmen, lui dis-je, après un bout de chemin, tu veux bien me suivre, n’est-ce pas?
– Je te suis à la mort, oui, mais je ne vivrai plus avec toi.
Nous étions dans une gorge solitaire (мы были в уединенном ущелье); j’arrêtai mon cheval (я остановил лошадь).
– Est-ce ici? dit-elle (это здесь? – сказала она).
Et d’un bond elle fut à terre (и одним прыжком она оказалась на земле). Elle ôta sa mantille, la jeta à ses pieds (она сняла свою мантилью, бросила ее к ногам), et se tint immobile un poing sur la hanche, me regardant fixement (и стояла неподвижно, подбочась кулаком: «кулак на бедре», глядя на меня пристально).
Nous étions dans une gorge solitaire; j’arrêtai mon cheval.
– Est-ce ici? dit-elle.
Et d’un bond elle fut à terre. Elle ôta sa mantille, la jeta à ses pieds, et se tint immobile un poing sur la hanche, me regardant fixement.
– Tu veux me tuer, je le vois bien, dit-elle (ты хочешь меня убить, я это вижу, – сказала она); c’est écrit, mais tu ne me feras pas céder (это предначертано, но ты не заставишь меня уступить).
– Je t’en prie, lui dis-je, sois raisonnable (прошу тебя, – сказал я ей, – будь благоразумной). Écoute-moi (послушай меня)! tout le passé est oublié (все прошлое забыто). Pourtant, tu le sais, c’est toi qui m’as perdu (а между тем, ты это знаешь, это ты погубила меня;
– Tu veux me tuer, je le vois bien, dit-elle; c’est écrit, mais tu ne me feras pas céder.
– Je t’en prie, lui dis-je, sois raisonnable. Écoute-moi! tout le passé est oublié. Pourtant, tu le sais, c’est toi qui m’as perdu; c’est pour toi que je suis devenu un voleur et un meurtrier. Carmen! ma Carmen! laisse-moi te sauver et me sauver avec toi.
– José, répondit-elle, tu me demandes l’impossible (Хосе, – ответила она, – ты просишь меня о невозможном). Je ne t’aime plus, toi, tu m’aimes encore (я тебя больше не люблю, а ты меня еще любишь), et c’est pour cela que tu veux me tuer (именно поэтому ты хочешь убить меня). Je pourrais bien encore te faire quelque mensonge (я бы могла сказать тебе опять какую-нибудь ложь); mais je ne veux pas m’en donner la peine (но я не хочу утруждать себя;