Читать «Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la poésie de langue française (билингва ru-fr)» онлайн - страница 86

Константин Бальмонт

Le son d'une zourna résonne, résonne, résonne, Le son des tiges, la stipe plumeuse, susurre, susurre, susurre… Le croissant des Temps, en torpeur, brûle, et brûle, Un gémissement d'à travers les larmes s'accroît, s'accroît, s'accroît, — s'accroît. Le lointain des steppes n'est ni instant, ni heure, ni année: Le large des steppes, et, de voie, aucune, aucune, aucune. Ténèbre des nuits, et muette, muette, cette voûte d'étoiles… Immutabilité des jours: est latent un appel, — mais de qui? de qui? de qui? Mère et père, où sont-ils, où sont-ils — tous les miens? Le rêve du printemps étincelait: vois qu'il dort, qu'il dort, il dort… Le lointain appelle, а le suivre, appelle, а le suivre, le suivre… Son de zourna qui résonne, résonne, résonne…

Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghil

Голубое/L'azur

Мне снилось, мы с тобой вступили в Голубое. То было царство звезд, фиалок и воды. Лазурные поля. Леса. Мы были двое. Звезда не торопясь вела нас до звезды. Среди высоких гор базальта голубого Часовни были там курившихся пещер. Шел белый дым из них, и снова в них и снова Звук эхо нашу мысль перелагал в размер. По берегам ручьев мерцали незабудки. В сиреневых кустах светился фимиам. И колокольчики, как башенки-малютки, Светя, струили звон в лазурь Небес и к нам. А птицы синие, что Время означали, Летали по кругам, баюкая мечты. И в сердце пела песнь, что кончились печали, Что я навек с тобой, навек со мною ты. J'ai rêvé, qu'avec toi j'entrais en l'Azur. C'était l'empire des étoiles, des violettes et de l'eau. Champs d'azur. Forêts… Nous étions deux. Une étoile, sans hâte, nous menait vers une étoile. Parmi les hautes montagnes de basalte bleu Il était, en profondeurs de sanctuaires, des cavernes fumantes. Une blanche fumée s'en échappait, qui de nouveau était en elles, — Et son écho transposait en mètres nos pensées. Le long des ruisseaux bleuissaient les myosotis, Dans les taillis de lilas s'illuminait l'encens. Et les campanules, comme des tourelles-enfants, En luisant, versaient le son des cloches et vers l'azur des cieux, et vers nous. Et des oiseaux bleus, qui prédisaient les Temps, Volaient en cercle et berçaient les rêves, Et dans le cœur était chanté que voici la fin des tristesses, Et que je suis avec toi pour l'éternité, et que tu es, pour l'éternité, avec moi!

Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghil