Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 14

Марсель Аллен

— Où est Firmain ? demanda-t-elle.

— Pas encore descendu, madame !

— Quelle heure est-il donc ?

— Sept heures, sept heures dix, peut-être.

— Allez le chercher !

Caroline s’exécutait.

M me Drapier pénétra alors chez son mari. L’ordre régnait toujours dans la pièce, le lit était intact, par dignité M me Drapier donna quelques coups de poing dans l’oreiller, ramena les couvertures, jeta la chemise de nuit de son mari sur le dos d’un fauteuil puis, entendant revenir Caroline, elle regagna la galerie.

— Eh bien ? demanda-t-elle.

— Eh bien, fit la cuisinière, je reviens du septième, j’ai appelé Firmain dans le couloir, il n’a pas répondu ! Il est vrai que je ne sais pas très bien où est sa chambre, madame sait que je ne fréquente pas beaucoup les autres domestiques et que je connais juste le chemin pour gagner ma mansarde, ce que je fais toujours sans m’occuper des autres !

— C’est curieux ! pensa M me Drapier, que ce domestique ne soit pas en bas, à sept heures et quart… Je lui avais pourtant bien dit hier, de commencer ses appartements à sept heures précises !

Tout d’un coup elle poussa un cri rauque, elle manqua défaillir, la cuisinière la retint.

— Qu’avez-vous, madame ?

Mais Eugénie Drapier ne répondit point. Une affreuse pensée venait de traverser son esprit, elle éprouvait un effroyable remords de ne l’avoir point eue au préalable !

Comment, par suite de sa peur stupide, elle n’était pas allée au fond des choses, elle avait évité de se rendre compte… de savoir ce qui s’était passé… or, voici que tout d’un coup, lumineusement, elle entrevoyait un drame épouvantable !

Son mari n’était pas là, pas rentré ! Hélas, peut-être n’était-il même pas sorti !

Quant à ce Firmain qui avait disparu, cet homme qu’elle ne connaissait pas, malgré ses bons certificats, qui pouvait être un malfaiteur, c’était lui certainement qu’elle avait entendu sortir dans la nuit, courir dans la galerie !

Mais qu’avait-il fait ?

Eugénie Drapier se souvenait alors que, la veille, elle avait quitté son mari dans le cabinet de travail.

— Je n’ai pas encore visité cette pièce ! mon Dieu ! mon Dieu ! balbutia la malheureuse femme, mon Dieu, si Léon avait été assassiné par cet homme ?…

Elle ne pouvait en dire plus.

Titubante, s’appuyant au mur et sur l’épaule de la cuisinière qui ne comprenait rien à ses angoisses, elle se traîna jusqu’à la porte du cabinet de travail.

Elle voulut l’ouvrir : ce fut en vain.

La porte était fermée à clé.

— Léon ! hurla M me Drapier, es-tu là ? Réponds-moi !…

— Monsieur n’est donc pas avec madame ? interrogea la cuisinière.

— Non, Caroline ! non !…

Avec une rage désespérée elle secouait le bouton de la porte qui résistait. Caroline eut une idée.

— Par la chambre de monsieur, on peut entrer dans le cabinet de monsieur…

Caroline mettait son projet à exécution, mais lorsqu’une fois dans la chambre de M. Drapier elle essaya d’entrer dans le cabinet de travail, la cuisinière se heurta également à une porte fermée à clé.

Quant aux clés, elles avaient disparu.