Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 15

Марсель Аллен

Caroline commençait à s’inquiéter.

Lorsqu’elle revint dans la galerie, la vue de sa maîtresse ne lui parut point faite pour la rassurer.

M me Drapier était tombée à genoux sur le tapis, elle sanglotait, balbutiait ses craintes.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! Peut-être est-il là ! assassiné ! mort !… Oh ! oui ! C’est sûr ! C’est certain ! J’ai entendu du bruit ! Cette nuit, Caroline, les parquets ont craqué ! Puis il m’a semblé que quelque chose de lourd tombait, un corps qui s’écroule, puis ce fut ensuite un bruit de pas précipités dans la galerie. Au secours !… au secours !… Et cette porte que je ne peux pas ouvrir, ah ! mon Dieu ! mon Dieu !

Cependant Caroline avait ouvert la fenêtre de la galerie donnant sur la cour, aux fenêtres des appartements voisins apparaissaient de nombreux domestiques qui secouaient leurs tapis ou simplement conversaient agréablement d’une fenêtre à l’autre.

La cuisinière fit des gestes désespérés qui en l’espace de quelques instants déterminèrent l’alarme dans l’immeuble. Cinq minutes après on sonnait à la porte de l’escalier de service, Caroline fut ouvrir, c’était le concierge accompagné de quelques domestiques de la maison.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Je ne sais pas ! fit Caroline, un accident ! un crime peut-être ?

— Ah ! mon Dieu, balbutia le concierge qui reculait instinctivement.

La cuisinière autoritairement le prit par le bras.

— S’agit pas de vous en aller ! fit-elle, venez causer à madame !

Pendant le trajet, Caroline racontait tant bien que mal au concierge ce qu’elle avait cru comprendre ; des domestiques suivaient, intéressés, curieux ; ils arrivèrent jusqu’à M me Drapier qui demeurait anéantie devant la porte du cabinet de travail.

— Enfoncez cette porte ! cria-t-elle.

Le concierge hésitait.

— Vaudrait mieux, suggéra quelqu’un, prévenir la police… s’il y avait un crime ?

M me Drapier sursauta.

— Un crime ? qui vous a dit qu’il y a eu un crime ?

— Je ne sais pas, madame, fit le concierge, mais tout de même si cette porte est fermée et qu’elle ne devrait pas l’être ?

En l’espace de quelques secondes, la nouvelle d’un mystère se répandait dans la maison.

On ouvrit la porte qui donnait sur le grand escalier et était toute voisine. Un locataire, M. Marquiset, employé dans une compagnie de chemin de fer, descendait à ce moment ; il se renseigna, parut atterré.

— Cette pauvre M me Drapier ! fit-il.

Puis, apercevant son propre valet de chambre, dans la galerie où se trouvaient d’autres domestiques, il l’appela.

— Jules, au lieu de rester à faire le curieux, courez donc jusqu’au commissariat de police. Il est presque en face… et ramenez deux agents, on ne sait pas ce qui est arrivé !

M me Drapier s’épouvantait de voir la foule peu à peu envahir son appartement.

— S’il ne s’est rien passé, songeait-elle, qu’est-ce que va dire mon mari lorsqu’il saura que j’ai ameuté toute la maison ?

Mais malgré cette crainte, la présence de tous ces gens la rassura.

M. Marquiset, discrètement, ne s’était pas montré à M me Drapier, qui certainement serait très confuse de se trouver en tête à tête avec ce voisin qu’elle connaissait, avec la femme duquel elle était en relations, dans cette tenue matinale que les femmes d’un certain âge aiment peu à révéler.