Читать «Французский язык с Альбером Камю» онлайн - страница 192
Илья Франк
66. Lui parti, j'ai retrouvé le calme. J'étais épuisé et je me suis jeté sur ma couchette. Je crois que j'ai dormi parce que je me suis réveillé avec des étoiles sur le visage. Des bruits de campagne montaient jusqu'à moi. Des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes.
67. La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée (чудесный покой этого уснувшего лета вошел в меня, как прилив). A ce moment, et à la limite de la nuit, des sirènes ont hurlé (в эту минуту, и на границе ночи, завыли гудки). Elles annonçaient des départs pour un monde qui maintenant m'était à jamais indifférent (они возвещали отбытия (кораблей) в мир, который сейчас мне был навсегда безразличен). Pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai pensé à maman (в первый раз за действительно долгое время я подумал о маме).
67. La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée. A ce moment, et à la limite de la nuit, des sirènes ont hurlé. Elles annonçaient des départs pour un monde qui maintenant m'était à jamais indifférent. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai pensé à maman.
68. Il m'a semblé que je comprenais pourquoi à la fin d'une vie elle avait pris un «fiancé» (мне показалось, что я понимаю, почему в конце жизни она завела «жениха»), pourquoi elle avait joué à recommencer (почему она играла в в новое начало). Là-bas, là-bas aussi, autour de cet asile où des vies s'éteignaient, le soir était comme une trêve mélancolique (там, там также, вокруг этого приюта, где жизни угасали, вечер был, словно грустная передышка;
68. Il m'a semblé que je comprenais pourquoi à la fin d'une vie elle avait pris un «fiancé», pourquoi elle avait joué à recommencer. Là-bas, là-bas aussi, autour de cet asile où des vies s'éteignaient, le soir était comme une trêve mélancolique. Si près de la mort, maman devait s'y sentir libérée et prête à tout revivre.
69. Personne, personne n'avait le droit de pleurer sur elle (никто, никто не имел права плакать над ней). Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre (и я тоже, я чувствую готовым все вновь пережить). Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal, vidé d'espoir, devant cette nuit chargée de signes et d'étoiles (как если бы этот большой приступ гнева меня очистил от боли, изгнал надежду в присутствии этой ночи, нагруженной знаками и звездами;