Читать «Чёрная речка. До и после (К истории дуэли Пушкина)» онлайн - страница 35

Серена Витале

Едва не забыл сообщить о своём здоровье. Иногда я посещаю Задлера, но последнее время я слишком много бывал на воздухе, так что не мог продолжать лечение, начатое до вашего отъезда, теперь же начну его снова, ведь эти чёртовы судороги всё ещё не оставили меня в покое, хоть и случаются сейчас много реже, чем в прошлом году. Во всяком случае не беспокойтесь, мне ещё вполне достанет сил, когда вы возвратитесь в Петербург, чтобы сжать вас в объятиях, да так, что вы застонете.

Прощайте, драгоценный друг, наилучшие пожелания всем моим знакомым, ответьте же мне поскорее.

Сердечно обнимаю вас,

Ж.Дантес

NB. Обнимите отца и брата, как только их увидите.

VII

Pétersbourg, le 11 Août 1835

Je ne sais vraiment à quoi [l']attribuer, mais il y a comme un sort sur notre correspondance car jamais, mon cher ami, je n'ai moins mérité le reproche que vous m'avez adressé sur mon peu d'empressement à vous faire plaisir, comme vous dites si aimablement; outre la lettre que Bray a gardée je ne sais combien de temps en poche, je vous en ai adressé deux à la Haye. Vous voyez donc que de ce côté, je suis blanc comme neige; ce que je vous dis là, ce n'est pas que je veuille compter les lettres avec vous, mais il me serait pénible de croire que vous vous imaginez qu'il me faut faire un effort pour vous écrire, et je vous entends dire d'ici: c'est un bon garçon, je sais qu'il m'aime, mais il est d'une paresse affreuse pour me l'écrire; Dieu m'est témoin que je n'ai pas de plus grand plaisir que de vous écrire, de vous parler de vous, de moi, enfin de tout ce qui nous intéresse également, mais quelquefois mes lettres sont tellement petites que j'ai vraiment [mauvaise] conscience de vous les envoyer, alors j'attends que j'aie quelques commérages à vous faire sur les bons habitants de Pétersbourg pour vous amuser un peu.

Vous voilà donc à Soulz. Comme ils doivent être heureux de vous posséder, et si vous ne vous y amusez pas, ce que je crains, pensez que vous y faites des contents et je sais que cela vous suffira pour rester le plus longtemps possible. Comme je suis curieux de votre première lettre! Comme j'attends avec impatience les détails que vous me donnerez sur les premiers jours que vous aurez passés au milieu des miens qui vous aiment presque autant que moi si c'était possible. Comment voulez-vous que cela soit autrement: votre première idée est partout pour moi, vous m'écrivez souvent chaque fois deux lignes de vous, puis le reste ce sont les détails de toutes les peines que vous vous donnez pour moi; eh bien, on ne veut pas que vous me donniez votre fortune avant 50 ans révolus. Voilà-t-il un bien grand malheur; la loi a raison, pourquoi ai-je besoin d'écrits et papiers et d'assurances, j'ai votre amitié qui durera bien, j'espère, jusqu'à ce que vous ayez cinquante ans, et cela suffit mieux que tous les papiers du monde. Et puis l'on dit dans les journaux que le choléra a cessé presque entièrement en Italie, vous y irez peut-être, les yeux y sont bien grands et bien noirs, et vous avez le cœur sensible, alors…