Читать «Чёрная речка. До и после (К истории дуэли Пушкина)» онлайн - страница 106
Серена Витале
J'ai fait la commission chez Jean-vert. Le comte Panin a été le trouver et lui a demandé la permission de rester plus longtemps que le 18 dans le cas où sa femme ferait une fausse couche. J'espère pour lui qu'il n'aura pas besoin de cette permission.
Autre mauvaise nouvelle: nous aurons les maçons pendant tout l'été car comme je t'ai déjà annoncé dans ma dernière lettre les Savadofski ont acheté la maison et ils font faire un second étage sur le logement de madame Vlodek.
Je suis fâché, mon cher ami, que tu ne te sois pas décidé à acheter des chevaux en Hollande au moins pour toi; car moi cela n'était guère [qu'une] fantaisie et une demande dans le cas seul où tes fonds te le permettraient, mais puisqu'il y a sécheresse qu'il n'en soit plus question. Mais toi mon cher, cela serait une affaire d'or que tu ferais, avec un bon cocher, et tu en auras un car ton ancien ne demande pas mieux que de revenir chez toi, et des chevaux que tu aurais achetés à moitié prix de ce que tu seras obligé de payer à Pétersbourg sans les avoir aussi beaux, et prendre des chevaux de louage quand on [en] a soin comme toi, c'est une vraie duperie.
Tu sais sans doute déjà que Pouskine est mort, mais ce qu'il y a de plus extraordinaire, c'est que Gritti se meurt aussi, voilà du moins les bruits de la ville. C'était bien la peine de faire un procès aussi scandaleux sans qu'il [ne] profite ni à l'un ni à l'autre.
Je ne veux pas te parler de mon cœur car j'aurais encore tant de choses à te dire que je [n'] en finirais plus. Cependant il va bien et le remède que tu m'as donné a été bon. Je t'en remercie un million de fois, et je recommence à vivre un peu et j'espère que la campagne me guérira radicalement car alors je serais quelques mois sans la voir.
Tu te rappelles que Jean-vert avait demandé la sœur de la jolie comtesse Borque en mariage et qu'il a été refusé comme de raison. Eh bien, son rival vient de la remporter et Ixhul l'épouse un de ces quatre matins.
Adieu mon très cher ami, un seul baiser mais bien fort sur une de tes deux joues, mais pas davantage car les autres, je veux te les donner moi-même à ton arrivée.