Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 42

Марсель Аллен

Il pouvait avoir une quarantaine d’années environ, ses cheveux, à ses tempes s’argentaient légèrement.

Le visiteur fit un imperceptible signe de tête et demanda à la domestique :

— M. Drapier est-il visible ?

Caroline n’avait pas l’habitude des relations extérieures ni des rapports officiels avec les maîtres, elle savait toutefois qu’il ne fallait jamais répondre ni oui ni non à de semblables questions, mais dire simplement :

— Je ne sais pas ! Je vais aller voir ! Si monsieur veut attendre…

Elle articulait la phrase classique que le visiteur approuva d’un léger signe de tête.

Il pénétrait à la suite de la cuisinière dans la galerie. Caroline se retourna et lui demanda :

— Qui annoncerai-je à monsieur, si monsieur est là ?

Le visiteur avait posé son chapeau, il articula :

— Vous annoncerez M. Juve !

— Monsieur Juve ! s’écria Caroline, ah ! par exemple ! L’agent de police ?

Juve esquissa un ironique sourire.

— Agent de police, fit-il, si vous voulez.

Caroline, toutefois, demeurait abasourdie, elle regardait l’inspecteur de la Sûreté et son visage exprimait une réelle émotion.

— Mon Dieu, mon Dieu, balbutia-t-elle, c’est vous M. Juve !… Le fameux Juve !

— N’exagérez pas !

— Oh, fit Caroline, j’ai bien souvent entendu parler de vous, lu votre nom sur les journaux !…

Elle s’arrêtait net et reprenait, presque terrifiée :

— Ah ça ! vous croyez donc que Fantômas est compromis dans l’affaire ?

— Pourquoi ? demanda Juve interloqué.

— Mais parce que, monsieur… fit naïvement la brave cuisinière, chaque fois qu’il s’agit d’une affaire de Fantômas, vous y êtes mêlé, chaque fois que vous vous occupez d’un drame, c’est qu’à ce drame se mêle le nom de Fantômas… Enfin, comme qui dirait, dès qu’il y a du grabuge quelque part, là où on trouve Juve, on trouve Fantômas, et là où vient Fantômas, Juve ne tarde pas à arriver ! Je m’explique peut-être mal, mais c’est là ma façon de penser !

Juve, malgré lui, souriait…

— Fantômas n’est pas nécessairement dans toutes les affaires dont je m’occupe, et rien ne prouve qu’il soit intervenu dans l’assassinat de ce malheureux Firmin ! Mais le temps passe et vous seriez bien aimable de m’annoncer à M. Drapier. N’est-ce pas, ma bonne Caroline ?

La cuisinière qui tournait les talons s’arrêta, stupéfaite :

— Vous me connaissez, monsieur Juve ?

— Depuis cinq minutes, oui !

— Mais vous savez mon nom !

Le policier souriait encore :

— Affaire d’habitude, nous sommes tous comme ça, nous, les agents de la police, mais ne vous émotionnez pas et dépêchez-vous !…

« M me Drapier, tout à l’heure, semblait fort ennuyée du temps que vous mettiez à venir ouvrir, et je suis convaincu que M. Drapier, qui travaille actuellement dans son bureau, doit se demander quels sont les gens qui bavardent ainsi dans son antichambre !

Caroline était de plus en plus étonnée.

— C’est pas Dieu possible, murmura-t-elle, ces gens de la police savent tout !

Elle interrogeait Juve.