Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 235

Марсель Аллен

— Confier, n’est pas le mot ! fit Juve. Je me propose, monsieur le chef de la Sûreté, d’accompagner notre prisonnier jusqu’à la Santé dans cette voiture cellulaire !

« Fantômas est un homme habile… Je me plais à le reconnaître, et je tiens à le surveiller jusqu’au cachot !

M. Havard exultait.

— Je vous accompagnerai Juve, et peut-être ne serons-nous pas trop de deux pour surveiller le bandit !

Havard se précipitait sur l’appareil téléphonique, demandait la communication avec la permanence de la préfecture. Il entrait en rapport avec l’inspecteur Michel.

— Une capture intéressante ! criait-il ; venez d’urgence à la prison de la Santé, avec votre collègue Léon !

Fantômas avait entendu cela. Ironiquement, il railla :

— Que de précautions, messieurs ! Vraiment on dirait que vous avez bien peur de moi !…

M. Havard ne daignait point répondre. Quant à Juve, haussant les épaules, il se contentait d’articuler :

— Allons ! en route ! Descendons !

L’escalier était large. Ce fut un spectacle tragique que celui de ces trois hommes qui le descendaient lentement. Fantômas s’avançait les mains liées derrière le dos, étroitement maintenu par Juve et par Havard, qui se tenaient de part et d’autre devant lui…

Il semblait que tout d’un coup, depuis qu’on descendait l’escalier, le Génie du crime avait compris qu’il était arrêté, que sa capture était chose faite et que, malgré toute son intelligence et sa volonté, il ne saurait triompher d’une solide paire de menottes, d’un robuste cabriolet ! Son visage avait quelque chose de sinistre et de farouche ; une expression qui n’échappait ni à Juve, ni à Havard…

Les trois hommes passaient inaperçus devant la loge enfumée du concierge, petite soupente qui, dans cette vieille maison, donnait sur la cour.

Lorsqu’ils arrivèrent sur le trottoir, les trois hommes poussèrent un cri.

Juve et Havard manifestaient leur satisfaction : la voiture cellulaire était là, avec un garde municipal debout près de la porte entrouverte.

Chose étrange, Fantômas, à la vue de cet appareil, ne semblait pas autrement ennuyé… Son visage, qui jusqu’alors semblait inquiet, exprima également la satisfaction.

— Eh bien ! articula-t-il, feignant l’indifférence, montons, messieurs !

M. Havard passait le premier, s’en allait au fond du couloir. Fantômas gravissait ensuite les marches de là voiture et venait se placer dans une des petites cellules réservées aux prisonniers qu’on transporte.

Juve montait ensuite, non sans avoir crié au cocher :

— À la Santé !

Puis, c’était au tour du municipal de s’installer dans le vestibule, qui démarra lourdement…

Quarante minutes s’étaient écoulées, que la voiture cellulaire roulait toujours.

On était horriblement secoué, elle allait à très vive allure ; les chevaux, perpétuellement stimulés par le fouet du cocher, sans cesse galopaient…

Juve et Havard, qui se tenaient dans le couloir étroit du véhicule, à deux ou trois reprises s’étaient dit :

— Quel drôle de chemin prend cet homme ! comment se fait-il que nous ne soyons pas arrivés, surtout du train dont nous marchons ?