Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 234

Марсель Аллен

Pendant tout le temps que Juve avait parlé, celui qui passait pour être M. Mix était demeuré impassible… Toutefois son visage avait quelque peu pâli !

En l’espace de quelques secondes, en effet, le célèbre inspecteur de la Sûreté avait démasqué le bandit et prouvé de la façon la plus formelle que M. Mix et Fantômas ne faisaient qu’un !

Juve, dès lors, se précipitait vers Fantômas, lequel s’était reculé jusqu’au mur. Il braquait sur lui son revolver. Le bandit fouilla sa poche, comptant y trouver une arme… Ce fut en vain !

Fantômas aussitôt devint blafard !

— Malédiction ! grommela-t-il, Juve m’a volé !

Le policier n’abaissait point son arme.

— Je vous ai volé, en effet, fit-il, et je m’en vante ! J’ai acquis une certaine habitude du vol à la tire, dans un milieu que je fréquente depuis quelque temps ! Je me félicite d’avoir débuté par des exercices, par des vols commis sur la personne de Fantômas !

« Vous voilà donc hors d’état de nuire ! Tenu en respect sous la menace de mon revolver…

« Le vôtre est dans ma poche. N’essayez point de venir l’y prendre ! Je possède également votre portefeuille, Fantômas ! Allons ! allons ! tout va bien !…

« Il ne vous reste plus qu’à vous rendre !

— Jamais ! commença Fantômas.

Mais à ce moment le bandit poussait un cri rauque. Il trébuchait en arrière ; le mur contre lequel il s’était appuyé venait, semblait-il, de s’effondrer sous la poussée ! En réalité, c’était la porte dissimulée dans la boiserie qui s’ouvrait, et M. Havard surgissait !

Le chef de la Sûreté n’était pas de ces hommes qui dédaignent d’agir par eux-mêmes !

Profitant du désarroi de Fantômas et de la chute qu’il faisait en arrière, aidé de Juve qui bondissait sur lui à son tour, M. Havard, en l’espace d’un clin d’œil, passait au célèbre inspecteur des menottes et un cabriolet, qui servaient à Juve pour immobiliser Fantômas !

Désormais le redoutable bandit était pris ! réduit à l’impuissance ! presque à l’immobilité !

Juve et Havard l’avaient obligé à se relever, ils le considéraient les yeux dans les yeux, haletants.

Nul ne proférait une parole. Au surplus qu’auraient-ils pu dire, dans ce tragique tête-à-tête où trois hommes se trouvaient en présence, parmi lesquels deux implacables adversaires, Juve et Fantômas ?

Il semblait toutefois que le bandit était capturé… bien capturé, et que désormais on pouvait être assuré que les précautions les plus grandes seraient prises pour qu’il ne s’échappât point !

Les trois hommes frémissaient. Fantômas toutefois, après son émotion première, laissait errer sur ses lèvres un sourire railleur.

— Eh bien, interrogea-t-il, que faisons-nous ici ?

M. Havard toutefois félicitait le policier :

— Je comprends, maintenant, fit-il, tout votre plan ! Vous aviez démasqué Fantômas depuis quarante-huit heures, et vous vouliez l’arrêter ici, chez moi ! C’est bien, Juve ! Je vous félicite ! Je comprends également, ajoutait le chef de la Sûreté, pourquoi vous avez fait venir cette voiture cellulaire qui doit être actuellement à la porte de ma demeure. C’est pour lui confier Fantômas ?