Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 216

Марсель Аллен

— Ah ! s’écria M. Havard, vous songez à l’assassinat du valet de chambre Firmain…

Mix hocha la tête.

— J’y songe, en effet, monsieur.

Michel intervenait dans la conversation :

— Souvenez-vous, monsieur le chef de la Sûreté, dit-il, que cette nuit nous avons remarqué que les scellés apposés dans le cabinet de travail de M. Léon Drapier ont été arrachés, puis replacés, et que l’on a fait un faux cachet.

— Est-ce possible ? s’écria Mix, qui jouait merveilleusement la stupéfaction.

Havard, cependant, poursuivait :

— Du vol à l’assassinat, il n’y a qu’un pas. Il est prouvé, à mon avis, que Léon Drapier est le voleur de la Monnaie. Croyez-moi, nous ne tarderons pas à découvrir le meurtrier de Firmain !

Mix interrogea :

— Et cette malheureuse Paulette de Valmondois ?

Le chef de la Sûreté s’approchait de Mix :

— Assassinée, monsieur ! assassinée, elle aussi ! Et assassinée par son amant, j’en mettrais la main au feu désormais. Il la manqua une première fois, lorsqu’il tira sur elle le coup de revolver, il réussit à l’achever en lui envoyant, détail horrible, par son fils, ce bouquet de fleurs empoisonnées.

Havard se tournait vers ses inspecteurs :

— Messieurs, déclarait-il, nous n’avons pas une minute à perdre. Il s’agit de nous élancer au plus vite sur les traces de Léon Drapier. Qu’on téléphone à toutes les gares ! Que l’on prévienne les postes-frontières, les ports d’embarquement ! En tout cas, nous allons tenter une démarche qui vraisemblablement ne sera pas couronnée de succès, mais il ne faut rien négliger !

Havard se tournait vers Mix.

— Monsieur, fit-il, mes inspecteurs vont aller remplir les missions que je leur donne. Quant à moi, je me rends, sans perdre un seconde, au domicile de Léon Drapier. Voulez-vous m’y accompagner ?

— Ah ! monsieur ! fit le détective privé, c’est une cruelle épreuve que vous m’imposez là ! J’ai cru longtemps à l’innocence de ce misérable et si, par hasard, il se trouve chez lui, lorsqu’il me verra en votre compagnie, il s’imaginera que je l’ai trahi…

— Il s’imaginera tout ce qu’il voudra ! articula Havard. Lorsqu’il s’agit de démasquer un coupable, la trahison n’est pas une infamie, c’est un devoir social, c’est un honneur !

Puis Havard ajoutait, se penchant vers Mix :

— Vous connaissez la disposition de la maison mieux que moi, vous me rendrez service en m’accompagnant. Je vous disais tout à l’heure que j’étais à même d’apprécier votre habileté, je ferai reconnaître votre dévouement, et s’il vous plaît d’accepter une situation d’inspecteur au nombre de mes dévoués collaborateurs, votre nomination sera signée en même temps que l’ordre d’écrou de Léon Drapier !

Caroline venait d’ouvrir la porte ; elle reconnut le chef de la Sûreté.

— Votre maître est-il là ? demanda celui-ci.

— Oui, monsieur, fit la vieille cuisinière, même que monsieur est bien fatigué, bien malade. Si monsieur savait ce qui s’est passé ! Voilà madame qui a disparu, rapport à ce qu’elle a découvert que monsieur avait une maîtresse !… Je demande un peu à monsieur si madame devait agir de la sorte !… Surtout que la maîtresse de monsieur est décédée… Là où il n’y a plus personne, le diable y perd ses droits !…