Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 211

Марсель Аллен

Chose curieuse, c’était précisément par ce chemin que, quelques jours auparavant, le voleur de l’hôtel des Monnaies, Fantômas, était descendu pour alimenter sa tirelire sans fond des pièces d’or qu’il dérobait à l’insu de tout le monde.

Toutefois, il n’y avait rien d’étonnant à ce que le haut fonctionnaire qui dirigeait l’hôtel des Monnaies connût ces passages secrets et il n’y avait pas lieu d’être surpris que son collaborateur et confident, M. Mix, fut également au courant de l’existence de ce passage.

Sans mot dire, étouffant le bruit de leurs pas, les deux hommes descendaient lentement le petit escalier.

Ils multipliaient leurs précautions au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient du sous-sol. Mix avait bien recommandé à Léon Drapier de faire le moins de bruit possible.

Ils arrivaient enfin à la dernière marche.

Dès lors, les deux hommes, avant de s’avancer dans l’obscurité froide du souterrain, se considéraient un instant à la lueur de la lampe électrique dont Mix avait tourné le commutateur.

Le détective privé mit un doigt sur ses lèvres, il recommanda le silence, et les deux hommes prêtèrent l’oreille.

On ne percevait aucun bruit.

Rien ne semblait révéler la présence de quelqu’un dans le sous-sol, en dehors de ces deux hommes.

Cependant, Mix paraissait fort inquiet et résolu à prendre les plus grandes précautions.

Il interrogea Léon Drapier à voix basse :

— Êtes-vous armé ?

— Oui, répondit le directeur de l’hôtel des Monnaies en pâlissant, j’ai sur moi mon revolver.

— C’est bien, sortez-le !

Léon Drapier obéissait. En même temps, son détective préparait son browning ; le claquement sec du revolver qu’on arme retentit dans la nuit.

— Maintenant, fit Mix, suivez-moi, je passe devant !

L’un après l’autre, les deux hommes s’engageaient dans le couloir, le sol sablé étouffait le bruit de leurs pas.

Léon Drapier ne remarqua point que les traces du passage précédent avaient été soigneusement effacées et que le sol avait été ratissé.

Lorsqu’on arriva devant la porte de fer qui commandait l’entrée de la cave, Mix éteignit la lumière.

Il fit tourner la clé dans la serrure, sans le moindre bruit. Puis, la porte une fois ouverte et les deux hommes ayant encore écouté si aucun bruit ne parvenait à leurs oreilles, Mix articula à voix basse :

— Vous allez entrer. Vous suivrez le mur sur la droite, vous ferez le tour de la cave. Lorsque vous serez revenu à votre point de départ, vous parcourrez le sous-sol dans tous les sens. N’allumez point de lumière, mais conservez votre revolver armé et faites feu sans hésiter à la moindre rencontre suspecte. Quant à moi, je reste à l’entrée de la cave, dont je surveille la porte.

Léon Drapier obéissait et, comme il marchait encore sur du sable, on n’entendait point le bruit de ses pas.

Au bout d’une dizaine de minutes, le directeur de la Monnaie revint tout haletant, car il était fort émotionné, auprès de Mix.

— Eh bien, fit-il, j’ai parcouru la cave en tous sens, je n’ai rien remarqué, rien entendu !

Mix, alors, alluma sa lampe électrique ; il affecta un air désappointé.