Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 198

Марсель Аллен

— Évidemment, reconnut Léon.

Michel articula lentement :

— Nous-mêmes, nous sommes peu au courant… n’ayant pas suivi les opérations à leur début. Il faudrait, sur cette piste mystérieuse, quelqu’un accoutumé aux enquêtes les plus compliquées, quelqu’un comme…

M. Havard coupait la parole à son inspecteur.

— Je vois, s’écria-t-il, qui vous voulez dire. D’après vous, seul Juve pourrait tirer au clair cette histoire compliquée ?

Et, d’un commun accord, Léon et Michel approuvaient la suggestion de leur chef.

— Seul Juve, en effet, disaient-ils, est capable de faire la lumière !

Il était quatre heures du matin, M me Drapier ne dormait pas ou, pour mieux dire, ne dormait plus.

Depuis la visite du chef de la Sûreté et de ses inspecteurs, la malheureuse femme était plus encore alarmée que précédemment.

Elle avait été considérablement troublée en apprenant que son mari avait donné rendez-vous au chef de la Sûreté et qu’il était parti.

— Ce départ, pensait-elle, a tout l’air d’une fuite ! Or, il n’y a que les coupables qui s’enfuient !…

Une autre chose avait également terrifié M me Drapier, c’était l’examen minutieux auquel s’était livré l’inspecteur Michel, accroupi devant le petit coffre-fort.

Eugénie Drapier, sans en être absolument sûre, avait eu le pressentiment que, quelques jours auparavant, son mari, d’accord avec le détective Mix, avait fait dans le cabinet de travail quelque chose d’irrégulier et de pas correct.

Elle se souvenait être entrée dans cette pièce et, à ce moment, les deux hommes, qui s’y trouvaient depuis longtemps, s’étaient brusquement arrêtés dans un travail auquel ils se livraient.

M me Drapier avait alors senti dans la pièce une odeur très précise, celle de la cire que l’on vient de brûler.

Elle n’y avait alors point prêté attention à ce moment-là, elle n’avait tiré de ce détail aucune conclusion, mais voici qu’en constatant l’examen auquel se livrait l’inspecteur de police elle s’était soudainement demandé si l’on n’avait pas modifié quelque chose aux scellés apposés par le juge d’instruction sur certains meubles du cabinet de travail quelques heures après la découverte de l’assassinat du valet de chambre Firmain.

M me Drapier en était là de ses réflexions lorsqu’elle sursauta.

Le grand silence de la nuit venait d’être troublé par un léger craquement qui se produisait dans le cabinet de toilette attenant à la chambre à coucher de M me Drapier.

La malheureuse femme sentit son cœur battre et s’arrêter soudain.

Qu’arrivait-il encore ? Quel était ce nouveau mystère ?

Un drame inattendu allait-il se produire ?

M me Drapier prêtait l’oreille, écoutait encore ; elle ne perçut plus rien.

— Je deviens folle ! se dit-elle en prenant sa tête à deux mains pour comprimer la brûlure de son front, auquel perlaient des gouttes de sueur froide.

Mais elle sursauta de nouveau.

Des craquements plus précis, plus nets se faisaient encore entendre.

— Oh ! cette fois, cette fois, balbutia-t-elle, je suis sûre de ne pas me tromper…