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Александр Сергеевич Пушкин

Удел гения.

Змея увидела подснежник, ранний цвет, И ядом облила прелестное растенье. Так Гений - наглости завистника предмет Страдает без вины и терпит угнетенье.

Хорош ли? Прощайте покуда. Засвидетельствуйте мои почтения и поклоны Прасковье Александровне и всему миру, в котором я был вполне счастлив.

Prope et longe tuus H. Языков.

276. Б. А. фон-Адеркас - Пушкину. 3 сентября 1826 г. Псков.

Милостивый государь мой Александр Сергеевич!

Сей час получил я прямо из Москвы с нарочным фельдъегерем высочайшее разрешение по всеподданнейшему прошению вашему, - с коего копию при сем прилагаю. - Я не отправляю к вам фельдъегера, который остается здесь до прибытия вашего, прошу вас поспешить приехать сюда и прибыть ко мне.

С совершенным почтением и преданностию пребыть честь имею: Милостивого государя моего покорнейший слуга Борис фон-Адеркас.

3-го сентября 1826. Псков.

Копия Секретно.

Главный штаб его императорского величества. По канцелярии дежурного генерала. В Москве. 31-го Августа 1826. 1432.

Господину Псковскому гражданскому губернатору.

По высочайшему государя императора повелению, последовавшему по всеподданнейшей просьбе, прошу покорнейше ваше превосходительство: находящемуся во вверенной вам губернии чиновнику 10-го класса Александру Пушкину позволить отправиться сюда при посылаемом вместе с сим нарочным фельдъегерем. Г. Пушкин может ехать в своем экипаже свободно, не в виде арестанта, но в сопровождении только фельдъегеря; по прибытии же в Москву имеет явиться прямо к дежурному генералу Главного штаба его величества.

(Подписал:) Начальник Главного штаба Дибич Верно: Гражданской губернатор Б. ф. Адеркас

277. П. А. Осиповой. 4 сентября 1826 г. Псков.

Je suppose, Madame, que mon brusque dйpart avec un Фельд-Егерь vous a surpris autant que moi. Voici le fait: chez nous autres on ne peut rien faire sans un Фельд-Егерь; on m'en donne un, pour plus de sыretй. D'aprиs une lettre trиs aimable du baron Дибич il ne tient qu'а moi d'en кtre tout fier. Je vais tout droit а Moscou, oщ je compte кtre le 8 du mois courant; dиs que je serai libre je reviens en toute hвte а Trigorsky oщ dйsormais mon coeur est fixй pour toujours.

Pskov. 4 Sept.

278. Анна H. Вульф - Пушкину. 11 сентября 1826 г. Петербург.

Que vous dirais-je et comment commencerais-je ma lettre? - Cependant je sens un besoin de vous йcrire qui ne me permet d'йcouter ni rйflexion, ni raison. Je suis comme une autre par la nouvelle que j'ai appris hier de votre dйnonciation. Dieu du Ciel, que vous arrivera-t-il donc? Ha! Si je pouvais vous sauver au risque de mes jours avec quel plaisir je les aurais sacrifiйs [pour vous] et pour toute grвce j'aurais demandй au Ciel de vous revoir un moment avant de mourir. Vous ne sauriez vous imaginer dans quelles angoisses je suis - l'incertitude oщ je suis sur votre compte est horrible - jamais je n'ai souffert ainsi moralement - et jugez, je dois partir dans deux jours sans avoir rien appris de certain sur votre compte. Non je n'ai rien senti de si affreux dans ma vie - et je ne sais comment je n'en perds pas l'esprit. Moi qui comptais vous revoir enfin ces jours-ci! Jugez [comme] quel coup inattendu a dы кtre pour moi la nouvelle de votre dйpart pour Moscou. Mais cette lettre vous parviendra-t-elle et oщ vous trouvera-t-elle? - voilа des questions aux quelles personne ne peut [vous] rйpondre. Vous trouverez peut-кtre que je fais bien mal de vous йcrire, et je le trouve aussi, mais cependant je ne puis me priver de cette seule consolation qui me reste. C'est par Вяземский que je vous йcris; il ne sait pas de qui est la lettre, il a promis de la brыler s'il ne peut vous la remettre. Vous fera-t-elle encore plaisir? - vous avez peut-кtre bien changй depuis quelques mois - elle peut mкme vous paraоtre dйplacйe - cette idйe, je l'avoue, est affreuse pour moi, mais en ce moment je ne puis songer а rien qu'au danger oщ vous кtes, et je passe par-dessus toute autre considйration. S'il vous est possible, au nom du Ciel, rйpondez moi un mot. Delvig se proposait de vous йcrire avec moi une longue lettre oщ il vous priait d'кtre circonspect!! - Je crains bien que vous ne l'ayez pas йtй. - Dieu, avec quelle joie j'aurais appris que vous кtes pardonnй, dussai-je ne vous revoir jamais, quoique cette conditio n serait pour moi affreuse comme la mort. Vous ne direz pas cette fois que cette lettre est spirituelle, elle n'a pas le sens commun et cependant je vous l'envoie telle qu'elle est. Quel malheur vraiment que de donner dans les каторжник. Adieu, quel bonheur si tout finissait bien, autrement je ne sais ce que je deviendrai. Je me suis bien compromise hier en apprenant l'affreuse nouvelle, et quelques heures avant j'ai йtй au thйвtre а lorgner le P. Viazemsky pour pouvoir vous en parler en revenant! J'aurais eu beaucoup а vous dire, mais aujourd'hui je dis toujours [p] trop ou trop peu et je crois que je finirai par dйchirer ma lettre.