Читать «Королевский двор и политическая борьба во Франции в XVI-XVIII веках» онлайн - страница 120

Шишкин Владимир Владимирович

Cependant, au Cours des XVI et XVIIème siècles, la Cour ainsi que le régime absolutisme n'en a pas moins beaucoup évolué. Ainsi, la Cour durant la seconde partie du règne de Louis XIV (1643-1715) et de ces prédécesseurs se différencie-t-elle fondamentalement de la Cour du XVIème et de la première moitié du XVIIème siècle, bien qu'étant issue de cette dernière. On doit cependant remarquer dans ce lien que l'expression «Ancien régime» ne reflète pas les subtilités de la structure politique de la France des XVI et XVIIème siècles qui reste un exemple à part dans l'histoire de France.[259]La Cour à cette époque, se développait sous le regard attentif de la Couronne qui souhaitait faire de celle-ci le meilleur rouage de l'appareil d'état. Durant le règne de Louis XIV, lorsque se posa le problème de l'opposition ouverte de la Cour, celle-ci se mit à dicter ses conditions à la Couronne en échange de sa loyauté et dominer tout le pays. En réalité, le roi ainsi que la bureaucratie, de même que les résidus des institutions traditionnelles du pays se retrouvèrent au service à la Cour. Une des causes de la révolution française au XVÏÏIème siècle n'est autre que l'existence de cette Cour qui parasitait le pouvoir royal et épuisait les ressources et la patience du pays.

Cependant, toute la logique de la lutte de la monarchie pour construire, maîtriser et diriger sa Cour, montre bien que les desseins à long terme de la Couronne étaient loin de ce qu'elle atteignit en réalité. En effet, chaque pas effectué dans l'organisation de la Cour de l'époque correspondante s'avérait être une étape de développement de l'absolutisme ayant joué un rôle sans doute plus positif que négatif pour la France des XVI et XVIIème siècles. Jusqu'à la fin du XVIIème siècle, la royauté devançait la Cour par l'initiative de ses réformes, initiative qui disparut rapidement après que celle-ci s'imposa. La Cour conserva son développement propre et ne laissa pas le souverain intervenir dans les règles de son fonctionnement qui de fait, perdurèrent. Si à l'époque des derniers Valois et des premiers Bourbons la majorité de la noblesse de souche qui faisait l'essentiel de la Cour, continuait de voir dans le souverain un suzerain et le chef suprême de l'armée et, en somme se conformait à la tradition, rendant hommage pour un fief, sous Louis XIV, les mélanges sociaux rattachèrent la Cour à l'appareil juridique et administratif et changèrent la nature même de l'aristocratie tandis que s'effectuait le remaniement des élites, et qu'au sommet[260] se propulsèrent membres du parlement et bureaucrates, péjà la noblesse ne se considérait plus comme d'épée mais uniquement comme noblesse de Cour, donc classe privilégiée, pourtant le cardinal de Richelieu écrivait au sujet de la noblesse, que: «la guerre est son devoir premier, car la noblesse qui n'est pas prête à guerroyer au premier appel de son roi, est un luxe et un fardeau pour son pays et ne mérite pas les privilèges qui la distinguent des petites gens»