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Шарль Бодлер

Ш. Бодлэр. Цветы Зла. Перевод А. А. Панова. СПб., 1907.

Ш. Бодлэр. Цветы Зла. Перевод А. Альвинга. СПб., 1908.

Ш. Бодлэр. Цветы Зла. Перевод Эллиса. М., 1908.

Бодлер. Цветы Зла. Перевод П. Якубовича-Мельшина. СПб., 1909.

С. Головачевский. Стихотворения. М., 1900.

Ш. Бодлер. Цветы Зла. Переводы В. Левика и С. Петрова. М., 1970.

И. Б.

UNE CHAROGNE

Rappelez-vous l'objet que nous vimes, mon ame,

Ce beau matin d'ete si doux:

Au detour d'un sentier une charogne infame

Sur un lit seme de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,

Brulante et suant les poisons,

Ouvrait d'une facon nonchalante et cynique

Son ventre plein d'exalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,

Comme afin de la cuire a point,

Et de rendre au centuple a la grande Nature

Tout ce qu'ensemble elle avait joint;

Et le ciel regardait la carcasse superbe

Comme une fleur s'epanouir.

La puanteur etait si forte, que sur l'herbe

Vous crutes vous evanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,

D'ou sortaient de noirs bataillons

De larves, qui coulaient comme um epais liquide

Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait commme une vague,

Ou s'elancait en petillant;

On eut dit que le corps, enfle d'un souffle vague,

Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une etrange musique,

Comme l'eau courante et le vent,

Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rhythmique

Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effacaient et n'etaient plus qu'un reve,

Une ebauche lente a venir,

Sur la toile oubliee, et que l'artiste acheve

Seulement par le souvenir.

Derriere les rochers une chienne inquiete

Nous regardait d'un oeil fache,

Epiant le moment de reprendre au squelette

Le morceau qu'elle avait lache.

- Et pourtant vous serez semblable a cette ordure,

A cette horrible infection,

Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,

Vous, mon ange et ma passion!

Oui! telle vous serez, o la reine des graces,

Apres les derniers sacrements,

Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,

Moisir parmi les ossements

Alors, o ma beaute! dites a la vermine

Qui vous mangera de baisers,

Que j'ai garde la forme et l'essence divine

De mes amours decomposes!

("Les Fleurs du mal", 1857)

Падаль

Было ясное утро. Под музыку нежных речей

Шли тропинкою мы; полной грудью дышалось.

Вдруг вы вскрикнули громко: на ложе из жестких камней

Безобразная падаль валялась...

Как бесстыдная женщина, нагло вперед

Обнаженные ноги она выставляла,

Открывая цинично зеленый живот,

И отравой дышать заставляла...

Но, как будто на розу, на остов гнилой

Небо ясно глядело, приветно синея!

Только мы были хмуры, и вы, ангел мой,

Чуть стояли, дрожа и бледнея.

Рои мошек кружились вблизи и вдали,