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Александр Сергеевич Пушкин
Ma bien chère, ma bien aimable Наталья Николаевна — je suis à vos genoux pour vous remercier et vous demander pardon de l’inquiétude que je vous ai causée.
Votre lettre est charmante et m’a tout à fait rassuré.1 Mon séjour ici peut se prolonger par une circonstance tout à fait imprévue: je croyais que la terre que m’a donnée mon père était un bien à part, mais elle se trouve faire partie d’un village de 500 paysans,2 et il faudra procéder au partage. Je tâcherai d’arranger tout cela le plus vite possible. Je crains encore plus les quarantaines qu’on commence à établir ici. Nous avons dans nos environs la Choléra morbus (une très jolie personne).3 Et elle pourra m’arrêter une vingtaine de jours de plus. Que de raisons pour me dépêcher! Mes respectueux hommages à Наталья Ивановна, je lui baise les mains bien humblement et bien tendrement. Je vais écrire à l’instant à Афанасий Николаевич. Celui-ci, avec votre permission, est bien impatientant.4 Remerciez bien Mlles Catherine et Alexandrine5 pour leur aimable souvenir et encore une fois pardonnez-moi et croyez je ne suis heureux que là où vous êtes.
Перевод
Моя дорогая, моя милая Наталья Николаевна, я у ваших ног, чтобы поблагодарить вас и просить прощения за причинённое вам беспокойство.
Ваше письмо прелестно, оно вполне меня успокоило.1 Моё пребывание здесь может затянуться вследствие одного совершенно непредвиденного обстоятельства. Я думал, что земля, которую отец дал мне, составляет отдельное имение, но, оказывается, это — часть деревни из 500 душ,2 и нужно будет произвести раздел. Я постараюсь это устроить возможно скорее. Ещё более опасаюсь я карантинов, которые начинают здесь устанавливать. У нас в окрестностях — Choiera morbusа (очень миленькая особа).3 И она может задержать меня ещё дней на двадцать! Вот сколько для меня причин торопиться! Почтительный поклон Наталье Ивановне, очень покорно и очень нежно целую ей ручки. Сейчас же напишу Афанасию Николаевичу. Он, с вашего позволения, может вывести из терпения.4 Очень поблагодарите м-ль Катрин и Александрин5за их любезную память; ещё раз простите меня и верьте, что я счастлив, только будучи с вами вместе.
Комментарий
Автограф в парижской коллекции С. Лифаря.
Впервые (в русском переводе):
7. 30 сентября 1830 г. Болдино
Me voici sur le point de me mettre en voiture, quoique mes affaires ne soient pas terminées et je suis déjà tout découragé. Vous êtes bien bonne de ne promettre qu’un délai de six jours à Богородецк.1 On vient de me dire qu’il y a cinq quarantaines établies depuis ici jusqu’à Moscou, et que dans chacune il me faudra passer 14 jours, comptez un peu et puis imaginez quelle chienne d’humeur je dois avoir. Pour surcroît de bonheur la pluie a commencé et comme de raison pour ne plus finir qu’au commencement du traînage. Si quelque chose peut me consoler, c’est la sagesse avec laquelle les routes sont pratiquées d’ici à Moscou: figurez-vous un parapet de chaque côté, point de fossé, point d’issue pour l’eau; ce qui fait que la route est une boîte à boue. En revanche les piétons vont très commodément sur des trottoirs bien secs et se moquent des voitures embourbées. Que maudite soit l’heure où je me décidais à vous quitter pour arriver dans ce beau pays de boue, de peste et d’incendie — car nous ne voyons que ça.