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Гийом Аполлинер

VAE SOLI

Hélas s'en sont venus à la male heure Diogène le chien avec Onan Le grimoire est femme lascive et pleure De chaud désir avec toi maintenant Or la bouche Que voudrait ta caresse est lointaine Des reines Désirent entrer dans ta couche Car delà le réel ton désir les brûla Hélas tes mains tes mains sont tout cela Et l'estampe est chair douce

VAE SOLI

Увы в недобрый час предвестники тщеты Явились Диоген с Онаном О эта книга сладострастная как ты С тобою плачущая о желанном А все же Как далеки от ласк твоих уста Царица гордая и та С тобой бы разделила это ложе Горячкой твоего желанья налита Увы но руки руки в них лишь пустота И так гравюра с нежной плотью схожа

* * *(Il me revient quelquefois…)

Il me revient quelquefois Ce refrain moqueur Si ton cœur cherche un cœur Ton cœur seul est ce cœur Et je me deux D'être tout seul J'aurais voulu venir dans une ville et vivre Et cela peut-être l'ai-je lu dans un livre Que toujours il fait nuit dans la ville Mais cela se songe seulement Et je me voudrais fuir Je voudrais l'inconnu de ce pays du soir Je serais comme un aigle puisqu'il n'y aurait pas De soleil à fixer Que seuls fixent les aigles Mais la nuit noire peut-être la lune maladive Mais les hiboux des soirs Ululant dans le noir Mais cela se songe seulement C'est pourquoi je me deux Qui sait ce qui sera Le grand sera toujours Le vil sera toujours La mort mourra toujours Il ne faut pas Sonder les devenirs Même si nous pouvons Savoir les avenirs Il ne faut pas sonder les devenirs Il vaut mieux vivre et jouir de la fraîcheur des soirs Où l'on s'endort en rêvant aux delà sans espoir Je n'avais qu'un cœur de chair Et l'ai voulu porter Porter en ex-voto Mais j'en ai vu d'argent D'argent sous les regards mornes Des Notre-Dame Et j'ai vu même alors Des cœrs en or Près des Sacré-Cœur de marbre Des Sacré-Cœur de plâtre Dans les cathédrales Et je fus tout honteux Et j'ai caché mon cœur de chair Mon cœur vivant Sanguinolent Je suis sorti Regardant avec effroi Les cœurs d'or ou d'argent qui rutilent là-bas Comme mon cœur m'embarrassait Sous terre je l'ai enterré Loin des moines passants Et des églises Jetez des iris noirs Des iris noirs à pleines mains Avec des lauriers-roses