Читать «Le Voleur d"Or (Золотой вор)» онлайн - страница 19

Марсель Аллен

Le commissaire s’avança vers lui.

— Eh bien ? interrogea le directeur de la Monnaie, de quoi s’agit-il ?

— C’est votre valet de chambre, articula le commissaire, que je viens de trouver assassiné dans votre cabinet !

— Ah mon Dieu ! fit M. Drapier, mais comment cela s’est-il passé ?

Il faisait quelques pas dans la pièce, voyait sa femme effondrée sur un canapé. Il alla lui prendre les mains, les étreignit dans les siennes, puis les lâcha subitement et devint livide.

Il avait tourné la tête et vu le mort ensanglanté.

— Ah ! par exemple ! le pauvre garçon ! balbutia M. Drapier.

Il ajoutait, se tournant vers le commissaire :

— C’était notre nouveau valet de chambre.

— Je sais ! fit le magistrat, mais voulez-vous que nous passions dans la pièce voisine avec M me Drapier ? Je serais bien heureux de causer quelques instants avec vous.

Courtoisement, M. Drapier s’inclinait.

— Je suis à vos ordres, monsieur le commissaire !

Puis, allant aider sa femme à se lever, il la soutenait par le bras.

— Viens, Eugénie, dit-il.

Il articulait :

— Ma pauvre amie ! Quelle émotion !

Les deux époux pénétraient dans la chambre de M. Drapier, suivis du commissaire. Celui-ci, en l’espace d’une seconde, avait signifié à ses agents d’interdire à qui que ce soit l’accès du cabinet de travail.

Lorsqu’il pénétra dans sa chambre, M. Drapier, instinctivement, jeta les yeux sur son lit qui était défait, mais il ne proféra pas une parole.

M me Drapier était allée s’effondrer à nouveau dans un fauteuil.

Le commissaire demanda au directeur de la Monnaie :

— Nous sommes en présence, monsieur, d’un crime épouvantable, dont la Sûreté, que j’ai fait demander tout à l’heure, déterminera certainement la nature. Mais d’ores et déjà, voulez-vous me donner quelques renseignements ?

— Certainement, monsieur le commissaire, fit Léon Drapier, questionnez, je vous répondrai !

— Avez-vous vu votre domestique ce matin, avant d’aller à votre bureau ?

— Ma foi non, monsieur le commissaire, je l’ai vu pour la dernière fois hier au soir !

— Vous allez de très bonne heure à la Monnaie, monsieur le directeur ?

— D’ordinaire, pas avant neuf heures du matin ; aujourd’hui, cependant, je m’y suis rendu à sept heures !

— Vous aviez un travail pressé ?

— Un contremaître embauchait de nouveaux ouvriers pour l’atelier de la frappe des bronzes et je voulais être là…

Le commissaire approuvait avec de petits sourires aimables.

— Je crois très bien comprendre, M. Drapier, pourquoi vous n’avez pas vu votre valet de chambre ce matin, tandis qu’à l’ordinaire ce domestique doit vous aider dans votre toilette. Ce matin où vous aviez à sortir de très bonne heure, vous n’avez pas voulu obliger ce garçon à se lever plus tôt que de coutume et vous êtes sorti avant qu’il ne soit descendu ?

— C’est exactement cela, fit M. Drapier, qui, cependant, parut se troubler légèrement. Le commissaire ne le remarqua point.

Il insista sur un autre sujet.

— Le crime pourtant paraît remonter, sinon au milieu de la nuit, du moins à une heure très récente de la matinée, mettons quatre, cinq heures… J’ai constaté que le sang était coagulé, le cadavre presque raidi. Êtes-vous venu dans votre cabinet de travail, monsieur Drapier, avant d’aller à la Monnaie ?