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Александр Сергеевич Пушкин

Maman a promis de m'envoyer chercher au mois de Juin si ma Tante ne vient pas l'йtй. Dois-je vous prier de faire votre possible pour qu'elle le fasse plus vite. J'ai bien peur que vous n'ayez pas du tout d'amour pour moi; mais vous ne sentez que des disirs passagers que tant d'autres йprouvent aussi bien. - Nous avons beaucoup de monde, а peine j'ai trouvй un moment pour vous йcrire, il nous est arrivй encore de Novgorod un aimable jeune homme Mr. Pavlichteff, un grand musicien, il m'a dit qu'il vous connaissait. Nous allons aujourd'hui dоner chez une de mes Tantes, il faut finir ma lettre car il faut que je m'habille - je serai en grande sociйtй mais je ne rкverai qu'а vous. Ecrivez moi en toute sыretй par Treuer et par Торжок, c'est plus sыr, vous n'avez rien а craindre, il ne sait pas de qui il me remet les lettres, et ici on connaоt votre main. Dйchirez ma lettre aprиs l'avoir lue, je vous conjure, je brыlerai la vфtre; savez-vous je crains toujours que vous ne trouviez ma lettre trop tendre et je ne vous dis pas tout ce que je sens. Vous dites que votre lettre est plate, parce que vous m'aimez, quelle absurditй, surtout pour un poиte, qu'est-ce qui rend plus йloquent que le sentiment. Adieu pour le moment [Si vous sentez comme moi - je serais contente]. Dieu, aurais-je jamais cru que j'йcrirai jamais une phrase pareille а un homme. Non, je l'efface. Adieu encore, je vous fais une grimace, puisque vous les aimez. Quand nous verrons-nous. Je ne vivrai pas jusqu'а ce moment.