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Par le combat du 7 Aout, l'intention de l'ennemi de separer les deux Armees fut rendue vaine.

Les retraites, qui se faisaient apres ces differents combats n'etaient point des retraites forcees, mais determinees avant le combat d'apres des circonstances et des raisons importantes.-Ce n'etait pas une fuite, mais un mouvement execute avec tout l'ordre possible en face de l'en nemi et pendant lequel il ne tomba dans ses mains que quelque peu de traineurs.

C'est de la conservation de l'armee que dependait le sort de l'Empir, et l'affaire du 26 Aout prouva que malgre tous les precedents com-bats opiniatres, ce grand but avait ete completement rempli, car ce n'est qu'une Armee bien conservee et bien organisee qui puisse se battre, comme s'est battue l'armee de Votre Majeste sous des circon-stances aussi contraires que celles qui se reunireut ponr l'accabler a la journee sanglante de Borodino, apres laquelle elle se trouve son etat actuel.

Je ne fais mention de ceci, que pour remplir mon devoir de pre-senter a Votre Majeste le merite de Votre brave Armee dans toute son etendue.

Sire! Vous serez juste envers les braves, que j'ai l'honneur de re-commander a Votre bienveillance et ne leur refusez point les recompences dues a leur merite.-Je serait injuste s'ils devaient souffrir par la disgrace qui est tombe sur celui qui avait le bonheur de les com-mander.

A ce qui me concerne personellement, je me soumets avec resi-gnation et fermete a mon sort, et apres que mon voeu le plus ardent ne s'est pas accompli le 26 Aout et que la Providence y a epargne une vie qui m'est a charge, il ne me reste que d'implorer comme la seule grace de Votre Majeste, Son consentement a la priere que j'ai ose Lui soumettre dans me precedente tres humble lettre.

Permettez, Sire! que j'y ajoute encore une seule et la derniere de mes prieres. Elle concerne mon Aide-de-Camp. Le Colonel Zakrevzky, l'un des officiers les plus distingues de l'Armee par son merite person-nel, sa bravoure eprouvee, son zele infatigable pour le service et des veritables talents militaires. Je voulais le presenter officiellement a Votre Majeste et rien n'en aurait pu me retenir que ses propres instances que je ne le fasse pas, et il a prouve par la qu'il ne sert pas par aucune vue d'interet personnel, mais par pur devouement pour la Patrie. Votre Ma-jeste possede en lui un officier, qui, s'il en aura l'occasion, rendra a l'Etat des services, grands et importants.

Daignez, Sire, en recompensant ce digne officier repandre la der-niere consolation sur l'esprit d'un de Vos serviteurs le plus fideles, mais accable par le chagrin le plus profond; qui n'a point d'autre ressource que la purete de sa conscience, dont le devouement sans bornes pour Vous ne cessera qu'avec la vie et qui en expirant formera le dernier voeu pour le bien-etre de Votre Majeste Imperial.

[1] Пометка ген. Барклай де-Толли: "Получено от Государя 3 октября".

[Воспроизводится по книге: Отечественная война 1812 года. Материалы Военно-Ученаго Архива. С.-П.: типография "Бережливость", 1911. Том XVIII. Документ ? 160. С.134-138.]