Читать «Objectif. Французский язык. 10-11 классы by Григорьева Е.А., Горбачева Е.Ю., Лисенко М.Р» онлайн - страница 84
Unknown Author
Ce jour-la, je suis passe a un cheveu de la mort! Des histoires pareilles, je pourrais vous en raconter des dizaines...
Meme si je me blesse au-dessus de 6 000 metres, aucun helicoptere ne pourra venir me chercher: je devrai redescendre par mes propres moyens.
Voila pourquoi j’ecoute le mieux possible les signaux d’alarme de mon corps. Si je sens une nouvelle douleur, je me demande tout de suite ce qui m’arrive.
Par exemple, j’ai deja senti plusieurs fois que mon nez com-mencait a geler. J’ai reagi. Et vous le voyez, aujourd’hui, mon nez est toujours bien la, au milieu de ma figure!
Nous avons presque toujours reussi a arriver tous aux sommets. A mon avis, c’est un exploit encore plus fantastique qu’une ascension en solitaire.
En groupe, le plus lent impose son rythme aux autres. Et puis, une equipe, c’est fragile, rien ne dit que des gens qui s’entendent bien ici fonctionneront correctement, ensemble, sous un froid extreme.
Interview
C’etait tard dans I’apres-midi. Deux d’entre nous etaient deja si epuises qu’ils avaient choisi de redescendre. Les autres n’btaient pas tous equip6s pour affronter une nuit de tempete.
Alors, j’ai reflechi longuement, et j’ai fini par prendre la decision la plus difficile de ma vie. J’ai dit: «On arrete la, et on redescend.»
Seul notre cameraman, Michel Parmentier, a refusb. Je suis reste longtemps a essayer de le convaincre de nous suivre. Rien a faire: il a absolument voulu continuer seul. Helas, je ne I’ai plus jamais revu: il est mort la-haut.
Et puis, je choisis soigneusement mon equipement: des combinaisons en fibres synthetiques et un duvet d’oie, cinq a six couches superposees de gants de soie, de laine, de four-rure polaire, un piolet en nouveaux materiaux ultra-legers. En montagne, mon ennemi, c’est le poids!