Читать «Objectif. Французский язык. 10-11 классы by Григорьева Е.А., Горбачева Е.Ю., Лисенко М.Р» онлайн - страница 84

Unknown Author

Ce jour-la, je suis passe a un cheveu de la mort! Des histoires pareilles, je pourrais vous en raconter des dizaines...

J.: Etes-vous toujours bien conscient du danger?

B. Ch.: Attention! Je prends seulement des risques calcules. Je ne fais jamais de folies: je sais trop bien que si je tombe, je meurs.

Meme si je me blesse au-dessus de 6 000 metres, aucun helicoptere ne pourra venir me chercher: je devrai redescendre par mes propres moyens.

Voila pourquoi j’ecoute le mieux possible les signaux d’alarme de mon corps. Si je sens une nouvelle douleur, je me demande tout de suite ce qui m’arrive.

Par exemple, j’ai deja senti plusieurs fois que mon nez com-mencait a geler. J’ai reagi. Et vous le voyez, aujourd’hui, mon nez est toujours bien la, au milieu de ma figure!

J.: Vous avez ete le premier a escalader trois sommets de I’Himalaya de plus de 8 000 metres, seul et sans oxygene. Avez-vous le meme plaisir quand vous dirigez une expedition?

B. Ch.: De 1988 a la fin de Гаппёе derniere, une societe d’informatique m’a aide a lancer des expeditions vers six mon-tagnes de plus de 8 000 metres. J'ai choisi moi-meme une equipe internationale de huit «himalayistes» venus de France, d’ltalie, d’Angleterre, de Tchecoslovaquie et des Etats-Unis.

Nous avons presque toujours reussi a arriver tous aux sommets. A mon avis, c’est un exploit encore plus fantastique qu’une ascension en solitaire.

En groupe, le plus lent impose son rythme aux autres. Et puis, une equipe, c’est fragile, rien ne dit que des gens qui s’entendent bien ici fonctionneront correctement, ensemble, sous un froid extreme.

J.: Racontez-moi comment vous avez essaye de grimper sur I’Everest, la plus haute montagne du monde...

Interview

В. Ch.: Au bout de notre troisibme tentative, nous sommes arrives & 200 metres du sommet. Nous avions I’im-pression de toucher au but et, pourtant, il nous restait encore plusieurs heures d’escalade.

C’etait tard dans I’apres-midi. Deux d’entre nous etaient deja si epuises qu’ils avaient choisi de redescendre. Les autres n’btaient pas tous equip6s pour affronter une nuit de tempete.

Alors, j’ai reflechi longuement, et j’ai fini par prendre la decision la plus difficile de ma vie. J’ai dit: «On arrete la, et on redescend.»

Seul notre cameraman, Michel Parmentier, a refusb. Je suis reste longtemps a essayer de le convaincre de nous suivre. Rien a faire: il a absolument voulu continuer seul. Helas, je ne I’ai plus jamais revu: il est mort la-haut.

J.: Vous-meme, comment preparez-vous vos expeditions?

B. Ch.: D’abord, je m’entraTne en faisant du ski, de la course a pied et, bien sOr, de I’alpinisme. Ensuite, je fais attention a ce que je mange, et je ne bois pas d’alcool.

Et puis, je choisis soigneusement mon equipement: des combinaisons en fibres synthetiques et un duvet d’oie, cinq a six couches superposees de gants de soie, de laine, de four-rure polaire, un piolet en nouveaux materiaux ultra-legers. En montagne, mon ennemi, c’est le poids!